Malgré le fait que le Canada ait multiplié les accords commerciaux multilatéraux depuis six ans, ces ententes ont eu un effet marginal sur les exportations de céréales et d’oléagineux, conclut une analyse économique de Financement agricole Canada (FAC).
D’autres facteurs semblent avoir pesé plus lourd que des accès facilités à certains marchés, indique Martha Roberts, rédactrice économique à FAC. La production mondiale et la valeur des devises ont un impact non négligeable, sans compter la production interne au Canada qui a fluctué certaines années selon les aléas de la météo.
La preuve est qu’un essor des exportations il y a une dizaine d’année n’a pas eu de suite après la signature d’ententes telles que l’Accord économique et commercial global (AECG), l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) et le Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP). Les seules hausses semblent avoir été ponctuelles, telle la hausse de la demande en Europe durant la pandémie. La croissance des exportations a été de l’ordre de 4,4% entre 2014 et 2018 et ensuite de 4% entre 2019 à 2023.
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Martha Roberts note cependant que les « cinq premières années suivant la signature des trois accords ont été marquées par une diminution de la production des cultures à l’échelle nationale », ce qui aurait pu avoir des répercussions sur les ventes.
Une analyse plus fine selon les accords démontre que dans le cas des États-Unis, ces derniers « servent de marché secondaire pour les exportations de cultures du Canada. Ils deviennent une destination lorsque les exportations vers d’autres marchés plus lucratifs ont été épuisées ». C’est pourquoi les ventes ont décliné après la signature de l’ACEUM. Les États-Unis demeurent cependant un important partenaire commercial mondial.
Avec l’AECG, le bilan semble positif, surtout du côté des oléagineux. De 2018 à 2022, les volumes d’exportation d’oléagineux destinés à l’Union européenne ont augmenté en moyenne de 20,5 % par an et, si l’on considère uniquement la période 2018-2020, ils ont progressé de plus de 300 %. Les exportations demeurent toutefois dominées par les ventes de céréales. Ces dernières avaient augmenté de 25% entre 2013 et 2017, mais « ce type de croissance s’est avéré difficile à maintenir, malgré la mise en place de l’AECG », note l’analyste.
En région indopacifique, les exportations céréalières ont grimpé de 24,9 % de 2019 à 2020, après avoir progressé à un taux annuel moyen de 5,7 % de 2014 à 2018. Toutefois, les ventes vers notre partenaire principal, le Japon, ont chuté à partir de 2020 de 23,4%. Il semble qu’un accord bilatéral signé avec l’Australie, un important producteur de céréales, ait joué contre le Canada.
Les ententes semblent avoir en général été plus favorables aux céréales qu’aux oléagineux, que ce soit le soya, le lin ou le canola.