Comment la rentabilité du blé d’automne se compare à celle du blé de printemps?

Publié: 17 février 2022

Comment la rentabilité du blé d’automne se compare à celle du blé de printemps?

Dans l’édition précédente du Bulletin Express, nous avons décrit les résultats d’un essai comparatif sur le blé d’automne, le seigle hybride d’automne et le blé de printemps qui a été réalisé en 2020 et en 2021. Il ressortait de cet essai que ces deux années-là, il était nettement plus rentable de cultiver une céréale d’automne, en particulier si l’on vendait la paille. Ces résultats ont été présentés dans le cadre d’un webinaire sur les céréales d’automne que le MAPAQ a tenu le 2 février dernier**.

Le responsable du projet, Francis Allard, a souligné que les saisons 2020 et 2021 ne pouvaient être considérées représentatives des conditions climatiques que l’avenir nous réserve. Tous savent en effet qu’il y a des années où la survie à l’hiver est moins bonne et même parfois catastrophique (on ne t’oublie pas, 2019!). 

C’est pourquoi l’agronome et un collaborateur, Jean-Francois Drouin, économiste principal au Centre d’étude sur les coûts de production en agriculture, ont prolongé leur analyse sur cinq ans et élaboré différents scénarios météorologiques (voir le tableau). Ils ont réparti les saisons en trois types : les mauvaises avec des survies sous le seuil des 60 % (ce qui va conduire à la destruction du champ), les années moyennes avec une survie entre 60 et 90 % et les bonnes années avec une survie supérieure à 90 %. Leur scénario le plus optimiste comporte trois bonnes années, un moyenne et une mauvaise. À l’inverse, leur plus pessimiste compte trois mauvaises années, une moyenne et aucune bonne. 

Les résultats économiques de chaque année sont exprimés par l’écart entre la marge sur coûts variables du blé d’automne et celle du blé de printemps et ce, avec ou sans le programme ASREC de survie hivernale. Comme on pouvait s’y attendre, l’écart entre les marges est maximal pour le scénario optimiste. À l’inverse, c’est le blé de printemps qui prend le dessus dans le cas du scénario pessimiste. Pour le scénario dit «réaliste», qui se situe au milieu du tableau, la marge du blé d’automne surpasse légèrement celle du blé de printemps.

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Soulignons que cette évaluation de rentabilité ne prend pas en compte les revenus provenant de la vente de la paille. Comme on l’a constaté dans le premier article, ceux-ci sont très appréciables. S’ils avaient été considérés ici, le bilan aurait été encore plus favorable au blé d’automne.

À noter aussi que la réduction des pesticides découlant d’un semis du blé à l’automne n’est pas non plus prise en compte dans ces résultats. Or, cette réduction est bien réelle. «On a même eu des parcelles de blé d’automne plus propres que des parcelles de blé de printemps ayant été traitées avec un herbicide!», lance Francis Allard. 

À chacun maintenant de se faire une idée du scénario le plus probable et de déterminer le niveau de risque qu’il est prêt à assumer.

 

**Les conférences présentées dans le cadre du webinaire sur les céréales d’automne sont accessibles sur YouTube. Pour les visionner, cliquer ici.

À PROPOS DE L'AUTEUR

André Piette

André Piette

Journaliste

André Piette est un journaliste indépendant spécialisé en agriculture et en agroalimentaire.