Fertilisation du blé d’automne : des besoins à combler rapidement

Le blé absorbe 50 % de ses besoins en azote et en soufre avant le stade 2 nœuds

Publié: 25 mars 2025

Il faut bien repérer le stade 1 du blé d'automne pour la fertilisation d'azote

Avec la neige qui fond à vue d’œil un peu partout au Québec, il est déjà temps d’intervenir auprès de certaines cultures, dont le blé d’automne.

L’agronome du MAPAQ Yvan Faucher a réalisé un document se penchant sur la fertilisation et la manière de bien la réussir auprès de la céréale, un élément particulièrement important cette année. Plusieurs producteurs ont en effet choisi pour une première fois d’implanter la culture à la faveur des conditions exceptionnelles de l’automne dernier. Toutefois, l’engrais azoté est souvent appliqué trop tard, alors que le succès de la culture dépend en partie d’une bonne application.

Vite, de l’azote!

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Comme le dit Yvan Faucher, « la particularité du blé d’automne est principalement son besoin rapide d’azote en début de saison », puisque « dès que la neige a disparu et que la température extérieure se réchauffe, le blé d’automne entame sa croissance ». Selon une étude ontarienne récente, le blé absorbe 50 % de ses besoins en azote et en soufre avant le stade 2 nœuds (Z32) et 70 % avant le stade feuille étendard (Z39).

Source: Agri-réseau (BASF)

La première étape consiste à vérifier l’état de survie du blé. Par après, la première application se fait aussitôt que le sol est portant. Il faut être vigilant pour ne pas manquer la fenêtre d’intervention pour la deuxième application, souligne l’agronome, puisque la croissance du blé d’automne est rapide et peut surprendre. Elle doit se faire entre le stade épi (stade Z30) et deux nœuds (Z32), ce qui survient au Québec vers la fin avril, selon la saison et la région. De une à trois semaines peuvent s’écouler entre les deux périodes. Des essais menés en Ontario ont démontré qu’il vaut mieux « fertiliser plus tôt que plus tard pour éviter de perdre du rendement si la météo ne permet pas d’appliquer l’azote à temps », ajoute M. Faucher.

Le fractionnement de l’application d’azote

L’application peut se faire en une ou trois étapes. Bien qu’une seule application réduit les coûts et soit plus pratique, elle peut soumettre le blé à plus de verse et expose la céréale de très fortes doses d’engrais. Une application en deux temps atténue ces deux aspects et serait plus efficace en limitant les pertes dans l’environnement. Elle laisse aussi la place à une 3e application qui augmenterait la teneur en protéine du grain. Dans ce cas-ci, il faut toutefois prévoir des voies d’accès pour le passage de l’applicateur.

Source: Agri-réseau

La forme d’engrais

Ce sujet devrait faire l’objet d’une bonne discussion entre le producteur et son conseiller puisque de nombreux éléments doivent être considérés, comme la météo, la température du sol, les mélanges à considérer et le coût des engrais. Selon la température du sol, certains engrais seront plus efficaces, alors que les besoins de la plante sont importants. Il faut aussi penser au souffre puisque des carences sont souvent observée dans la culture tôt en saison. Yvan Faucher indique que « la solution azotée 32-0-0 offre un bon compromis, car elle fournit les trois formes d’azote combinées ». L’application au pulvérisateur est également uniforme, ce qui permet d’ajouter du soufre sous forme de thiosulfate. 

Source: Agri-réseau

La source d’azote

À ce chapître, les producteurs ont la possibilité d’utiliser les fumiers comme fertilisant, mais quelques éléments sont à considérer. La synchronisation des besoins de la plante et l’accès à la matière organique via les engrais de ferme est difficile à prévoir. Du temps froid pourrait retarder la minéralisation de l’azote est restreindre l’apport d’engrais et parfois, survenir trop tard pour la plante.

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.