
On associe les plantes fourragères pérennes à la santé des sols. Et c’est bien vrai, elles ont le potentiel de structurer et maintenir la vie microbienne comme aucune autre culture. Malgré tout, il est possible de croiser des sols compactés lors de suivis au champ de prairies. Le sol peut être compacté avant le semis ou lorsque la culture est en place. Les entrées de champs sont un exemple amplifié de l’effet que la compaction peut avoir. Assurément, vous ne voulez pas que votre champ entier soit dans cette situation!
La compaction des sols figure en tête de liste des facteurs limitatifs du rendement, tout comme l’acidité. Un sol en bonne santé physique est constitué de 25% d’eau, 25% d’air, 45% de matière minérale et 5% de matière organique. Dans un sol compacté, l’espace poral du sol est considérablement réduit et cela affecte la vitesse de drainage, la disponibilité de l’air et de l’eau en plus de réduire le potentiel d’enracinement des plantes. Des études ont démontré des baisses de rendement variant de 10 à 30% causés par la compaction. Bien que tous les autres aspects soient contrôlés (chaulage, fertilisation, choix de la variété, climat, etc.), un sol compacté n’offrira pas les rendements attendus.
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Types de compaction
Il existe trois types de compaction : celle de surface (située à moins de 20 cm), la compaction de profondeur (30 à 60 cm) et celle située entre les deux qu’on associe à la semelle de labour. Il existe des solutions, selon le type de compaction. Et pour bien l’identifier, il est primordial d’effectuer des profils de sols avant l’implantation. Creuser un trou peut paraître bien facile, mais en faire l’interprétation en est une autre. N’hésitez pas à faire appel à des gens formés pour vous accompagner.
Remettre en question certaines pratiques
Si un problème de compaction est présent sur la ferme, il est primordial de revoir l’ensemble des pratiques pour trouver les changements à apporter afin d’y remédier. La machinerie qui est de plus en plus grosse est certes une des causes, mais le passage avec des citernes de lisiers tôt au printemps et le passage des déchaumeuses en condition humides, par exemple, ne sont pas à négliger non plus.
Du changement des pratiques culturales au passage de la sous-soleuse, je vous conseille fortement la lecture du document de Georges Erick Tsague sur Agri réseau qui m’a inspiré pour la rédaction de cet article.
*Texte réalisé par Roselyne Gobeil, en collaboration avec le Conseil québécois des plantes fourragères (CQPF). Les propos exprimés dans le texte ne relèvent toutefois que de l’auteur et n’engagent pas le CQPF.