Avec les semis terminés dans bien des cas au Québec, le temps est maintenant venu de surveiller les champs et de prévenir les possibles ravageurs ou mauvaises herbes.
Le Réseau d’avertissement phytosanitaire (RAP) résume dans un récent rapport quelques ravageurs ayant été relevés par les agronomes du MAPAQ, avec plus ou moins d’intensité selon les cas. Un appel est aussi lancé quant à l’amarante tuberculée qui fait son apparition en ce moment. Voici les problèmes éventuels auxquels les producteurs pourraient faire face et les avis associés.
- Tipule des prairies : nouveaux dommages rapportés.
- Chrysomèle du haricot : présence observée, mais pas d’inquiétude.
- Mouche des semis : pic d’activité des adultes mis à jour.
- Ver-gris noir : dépistage des larves (champs à risque).
- Altises du canola : faibles défoliations.
- Fusariose : à surveiller dans le blé d’automne.
- Amarante tuberculée : contrôle en postlevée.
Tipule des prairies
Depuis la semaine dernière, de nouveaux dommages causés par la tipule des prairies au Bas-Saint-Laurent (un champ), en Chaudière-Appalaches (trois champs) et en Estrie (deux champs) ont été rapportés. Les cultures affectées sont une prairie, une céréale de printemps, un champ de canola et des champs de maïs. Les larves sont reconnaissables à leur corps gris-brun dépourvu de pattes. Toutefois, elles peuvent être confondues avec des larves de vers gris. Cette fiche technique présente les critères distinctifs des deux types de ravageurs. Le comportement des deux espèces est différent lorsqu’on les dérange; la tipule se tortille, alors que le ver gris s’enroule sur lui-même. Les prairies et les céréales infestées par la tipule des prairies présentent de larges zones jaunies ou dénudées. Dans les grandes cultures, des plants plus petits et grignotés pourraient également être observés. Comme il n’y a pas d’insecticide pour la tipule, le RAP Grandes cultures invite toutes les entreprises agricoles et leurs conseillers à signaler la présence de l’insecte ou de dommages.
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Chrysomèle du haricot
Ces derniers jours, la chrysomèle du haricot a été observée s’alimentant du soya en Montérégie-Ouest, dans les secteurs de Saint-Urbain-Premier et de Saint-Jacques-le-Mineur où sont concentrés les foyers connus. Elle a également été aperçue dans un autre secteur en Montérégie (Sainte-Victoire-de-Sorel) et dans Lanaudière (L’Assomption et Saint-Jacques). Les quantités retrouvées dans les champs et les taux de défoliation étaient relativement faibles. D’après les observations faites au Québec au cours des dernières années, ce sont les chrysomèles de la première génération, soit celles qui émergeront au mois de juillet, qui représentent davantage une menace pour la culture au moment du développement des gousses.
La mouche des semis est également à surveiller dans certaines régions.

Ver-gris noir
Des plants de maïs émergeant du sol ont été coupés (plants sectionnés à la base) par des jeunes larves de ver-gris noir (2e à 3e stade larvaire) dans le secteur de Lacolle en Montérégie. Il s’agit du premier cas rapporté au RAP Grandes cultures. Le modèle prédictif de coupe de plants indique que la plupart des régions sont actuellement dans la période la plus à risque d’observer des dommages (voir le tableau ci-dessous).

Altises du canola
Jusqu’à maintenant, les pourcentages moyens de défoliation par les altises dans les champs de canola suivis par le RAP sont généralement très faibles. Le suivi du canola doit se faire du stade cotylédons jusqu’au stade 5 feuilles, après quoi, les plants sont plus tolérants aux dommages d’altises.

Fusariose
Dans certaines régions, les céréales d’automne sont présentement au début de l’épiaison, voire de floraison. La période critique pour l’infection aura donc lieu prochainement. L’infection par Fusarium est fortement associée aux conditions météorologiques, mais elle peut également être influencée par d’autres facteurs tels que le cultivar, le précédent cultural, la présence d’une culture intercalaire, l’historique d’infection et l’humidité du sol (pour plus de détails, voir l’avertissement N° 9 du 23 juin 2020). Le niveau de risque d’infection est plus élevé aux stades de floraison lorsque ces conditions favorables sont rencontrées :
- la pluie;
- le niveau d’humidité élevé au sol, sous le couvert végétal;
- des températures douces ou chaudes jusqu’à des températures élevées.
Amarante tuberculée
Des plantules d’amarante tuberculée pourraient être observées prochainement. Plusieurs options de désherbage sont possibles pour contrôler cette plante envahissante. Que l’intervention soit mécanique ou chimique, il est important d’intervenir avant que la mauvaise herbe n’atteigne 10 cm de hauteur. Par temps chaud, sa croissance est impressionnante. Elle peut grandir de plusieurs centimètres en une seule journée. Le RAP souligne aussi de porter une attention particulière aux machineries usagées provenant des États-Unis puisqu’elles peuvent contenir des graines d’amarante.