La petite herbe à poux toujours première mauvaise herbe résistante

Il s’agit d’un portrait incomplet, puisqu’il est basé sur les échantillons fournis

Publié: il y a 2 heures

La petite herbe à poux toujours première mauvaise herbe résistante

Le Réseau d’avertissement phytosanitaire (RAP) a présenté le plus récent bulletin de l’équipe de malherbologie sur l’état des résistances des mauvaises herbes aux herbicides au Québec. Le constat a été réalisé à partir des 1460 échantillons et les 2587 tests que le Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) et le Centre de recherche sur les grains (CEROM) ont réalisé depuis le début de ces analyses, soit depuis 2011.

Comme toujours lors de ces bilans annuels, le service de malherbologie souligne qu’il s’agit d’un portrait incomplet, puisqu’il est basé sur les échantillons fournis. « Au Québec, le nombre réel et la distribution des mauvaises herbes résistantes demeurent sous-estimés. »

Le bilan pour les années 2011 à 2014 (plus l’hiver 2025) indique que la petite herbe à poux occupe toujours la première place comme mauvaise herbe reportée sur le territoire. Elle est suivie par l’amarante tuberculée et la vergerette du Canada. En tout, 19 mauvaises herbes affichent des résistances.

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Sur l’ensemble des échantillons fournis, 881 ont été confirmés résistants, soit 60,3 % des échantillons analysés. Parmi les échantillons montrant des résistances, près de 28% affichaient des résistances multiples.

  • la petite herbe à poux avec 31,5 % des échantillons (277 populations) et des résistances aux groupes 2,5,9,14.
  • l’amarante tuberculée (AMATU) avec 20,7 % des échantillons (191 population) et des résistances aux groupes 2,5,9,14, 27 Hybride AMATUb, AMAREb, AMAPOb.
  • la vergerette du Canada avec 8,3 % des échantillons (73 populations) et des résistances aux groupes 2 et 9.

Le groupe 2 est celui affichant le plus de résistance avec 55,4 % des échantillons, suivi par le groupe 9 avec 24,1 %.

Sans surprise, les principales régions agricoles sont les plus affectées par les résistances, avec la Montérégie loin devant les autres.

  • Montérégie (47,1 %)
  • Centre-du-Québec (16,6 %)
  • Laurentides (12,5 %)
  • Lanaudière (7,2 %)
  • Chaudière-Appalaches (6,5 %)
  • Estrie (2,6 %)

Il faut faire cependant attention à ces chiffres, car bien que l’Estrie affiche moins de cas de populations, les types de résistances sont aussi nombreuses que dans le Centre-du-Québec. Le nombre de populations détectées dépend d’ailleurs des échantillons reçus qui varient selon les régions.

Au chapitre des cultures, le soya figure en haut de liste avec le maïs en seconde place. L’équipe de malherbologie note toutefois qu’il s’agit de données approximatives puisque les cultures ne sont mentionnées que dans seulement 53 % des demandes reçues depuis 2011.

Avec l’accroissement des résistances, le LEDP lance un appel à tous les intervenants pour accroitre le nombre d’échantillons afin d’obtenir un portrait plus fidèle de la situation. Certains tests sont en effet gratuits, comme dans le cas de l’amarante.

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.