Le Bulletin des agriculteurs a eu droit à une visite guidée de la Station de recherche 2.0 du Centre de développement du porc (CDPQ) à Deschambault juste avant l’arrivée des visiteurs lors de la journée portes-ouvertes du 9 mai dernier. Visite en photos.
La nouvelle station de recherche remplace l’ancienne qui était devenue vétuste. Elle permettra d’accueillir environ 200 porcelets en pouponnière, 600 porcs d’engraissement et 100 porcs en sevrage-vente (wean-to-finish).
On y retrouve des équipements uniques et avant-gardistes, comme deux mini-meuneries pour fabriquer des petites quantités de moulées et un scan pour établir la composition en gras, muscle et osseuse des porcs vivants. Le système d’alimentation de précision des porcs en engraissement pour quatre moulées différentes a été conçu spécialement pour le centre de recherche.
À lire aussi

Des haies brise-vent pour lutter contre la chaleur
La ferme WB a planté des haies brise-vent qui, à maturité, procureront de l’ombre à leur troupeau de vaches Highland lors des journées chaudes d’été. Cette initiative a été rendue possible grâce à l’expertise et au financement d’ALUS Montérégie.
L’agronome Sébastien Turcotte, responsable bâtiment et régie d’élevage nous sert de guide. L’ancien centre de recherche a été modifié pour en faire la section administrative incluant notamment, l’entrée du matériel et des travailleurs, ainsi que l’entreposage du matériel, les serveurs, la cafétéria et une mini-meunerie pour la pouponnière.
« Notre pouponnière de recherche nécessite de très petites quantités de moulée et il n’y a aucune meunerie qui peut nous faire d’aussi petites quantités, explique Sébastien Turcotte. Donc, on n’avait pas le choix d’avoir une mini-meunerie. »
Toutes les personnes qui entreront dans le centre de recherche devront passer par l’une des quatre douches. Leurs lunchs seront désinfectés aux rayons UV. Tout matériel entrant devra être désinfecté à la chaleur et, s’il y a lieu, au désinfectant dans des salles dédiées.
Les travaux sont complétés à environ 90%. Selon l’ingénieur Francis Pouliot, responsable du chantier, le plus grand défi a été le coût : plus de 7 millions$. Cela inclut la rénovation de l’ancien bâtiment, la nouvelle construction et la fosse à fumier. Les animaux entreront du 21 au 22 mai.

La salle métabolique permettra d’avoir des porcs avec des canules, c’est-à-dire une ouverture sur le côté qui permet de prélever des échantillons dans l’estomac de l’animal. On y retrouvera un porc par enclos. Cette salle peut aussi servir de pouponnière pour certains projets.

Chaque parc de la salle métabolique contient deux mangeoires : une pour les porcs canulés et une autre pour les porcelets. Il n’y en a qu’une seule à la fois.

Cet abreuvoir de la salle métabolique peut-être vidée facilement.

Huit salles appelées « bioclims » sont identiques et représentent chacune une ferme. Chaque salle peut contenir jusqu’à 30 porcelets en pouponnière ou 12 porcs en engraissement pour un poids allant jusqu’à 150 ou même 160 kilogrammes. Chaque salle a ses conduits de ventilation, un pour l’entrée et l’autre pour la sortie. « On peut contrôler l’ambiance de chacune des salles », explique Sébastien Turcotte. Ils peuvent climatiser ou créer un stress thermique. Ils peuvent aussi augmenter ou baisser le taux d’humidité. La couleur de la lumière peut aussi être modifiée. Le débit d’air est mesuré en continue et avec l’IRDA, les émissions de GES sont calculées en continu. Quatre aliments différents peuvent être offerts aux porcs.

Le dessous des lattes des bioclims est aussi indépendant dans chaque salle. Un des premiers essais dans ces salles sera l’évaluation d’un robot aspirateur de fumier sous les lattes avec l’IRDA.

Deux salles de pouponnière permettent de loger 96 porcelets par salle, six porcelets par enclos. Selon les essais, les parcs peuvent être agrandis en enlevant une division entre deux parcs. La deuxième salle est identique, mais elle est munie d’une vitrine pour permettre aux visiteurs de voir à l’intérieur sans entrer dans la pouponnière.

Tout comme dans les salles « bioclims », les salles d’engraissement sont dotées des systèmes d’alimentation développés par Gestal pour le CDPQ qui permettent de servir n’importe quelle des quatre moulées. Aucun équipement disponible sur le marché ne permettait de faire ce que le CDPQ voulait. Contrairement aux pouponnières, l’unité expérimentale est le porc, au lieu du parc. Chaque porc est doté d’une puce électronique qui est lue par le système d’alimentation. Les vis sans fin de petites dimensions permettent une précision au gramme près.

Une micromeunerie dans la section engraissement permet de préparer des aliments à partir des 20 silos extérieurs.

La Station de recherche du CDPQ compte 22 silos, dont ces 20 silos dans la partie engraissement et deux autres dans l’ancienne station rénovée.
À lire aussi:
La construction de la porcherie de recherche du CDPQ a débuté
Visite en vidéo de la maternité de recherche du CDPQ