La coopérative Exceldor s’est résolue à euthanasier des milliers de poulets directement à la ferme en raison d’un retard dans le traitement des demandes de travailleurs étrangers pour l’attrapage et le travail en usine. C’est que pour amener les poulets de la ferme à l’abattoir, il faut les attraper dans les fermes avant de pouvoir les placer sur les camions.
Dans un communiqué, Exceldor a affirmé que « les retards accumulés depuis le mois de septembre dernier dans le traitement des demandes de travailleurs étrangers temporaires par le gouvernement fédéral ont eu des conséquences majeures pour Exceldor coopérative qui se traduisent par un manque important de personnel autant au niveau des équipes de captures qu’à nos usines de Saint-Anselme et Saint-Damase ».
Or Exceldor ne peut pas laisser les oiseaux grossir puisque ses équipements ne permettent pas de traiter des oiseaux de plus de 3 kilogrammes. Cela se répercuterait en bris d’équipements et par conséquent, entraînerait des retards supplémentaires.
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Problème criant de financement dans le bœuf
Avec les prix des veaux qui ont explosé depuis 2022, les producteurs de veaux et de bouvillons ont de la difficulté à financer l’achat d’animaux. Il en résulte des places vides dans les bâtiments.
« C’est pourquoi, avec la montée fulgurante des cas de COVID-19 dans la province et le nombre précaire de travailleurs, nous ne pouvions pas envisager de courir le risque que la situation s’aggrave davantage. Pour des questions de bien-être animal et de marché, nous sommes donc contraints à avoir recours à la pratique de l’euthanasie humanitaire. »
La coopérative a envoyé un appel à d’autres transformateurs pour qu’ils viennent chercher des oiseaux gratuitement. Cet appel a été entendu. Cependant, tant que le traitement des demandes d’immigration et l’arrivée rapide de travailleurs étrangers temporaires ne sont pas réglés, l’euthanasie à la ferme reste une possibilité. « Ce scénario doit malheureusement être envisagé en dernier recours », dit Exceldor. Pour les éleveurs touchés, la coopérative respectera les ententes en cours.
Réaction des Éleveurs de volaille
« Les Éleveurs (de volaille du Québec) déplorent la situation et cela va à l’encontre de notre travail et celui de nos membres, qui est de produire du poulet pour répondre à la demande des consommateurs canadiens », écrit Marie-Hélène Jutras, directrice communications et marketing des Éleveurs de volaille du Québec.
Elle ajoute que cette situation est propre à cette entreprise qui est aux prises, depuis plusieurs mois, à un enjeu de main d’œuvre et des retards importants dans le traitement des demandes de travailleurs étrangers temporaires pour les attrapeurs et les employés d’usine. « Un retard dans l’abattage des poulets a donc été observé chez ce transformateur, ce qui aura des impacts sur la chaine d’approvisionnement », dit-elle.
Les Éleveurs de volaille font de la représentation pour éviter au maximum l’euthanasie et accompagnent les éleveurs dans cette situation difficile.