La semaine dernière, j’ai présenté le fonctionnement de notre ferme à un groupe d’étudiants de l’Université Laval. Un beau privilège accompagné d’un certain défi. Je n’ai surtout pas la prétention d’essayer de leur en apprendre. Ils sont tout de même à seulement quelques mois de leur fin de formation. Je me concentre surtout à maximiser mon 100 minutes sur notre vision globale de maximisation des ressources.
En gros, je partage nos réflexions qui nous ont guidés depuis nos débuts vers la ferme qu’on exploite aujourd’hui. Ce que je trouve important de partager, c’est le pourquoi ou le raisonnement en arrière-plan qui nous a amené à certaines décisions dans notre processus. Ensuite, comment on s’est organisé pour y arriver. Et c’est à partir de là que le fun commence!
Une brève présentation des éléments de base et me voilà dans notre « thinking » Veux veux pas, les ressources seront de plus en plus dispendieuses. Le meilleur moyen pour mieux les gérer ainsi que les coûts qui s’y rattachent, c’est de favoriser une approche de système en capitalisant sur toutes les opportunités que le système peut nous offrir.
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Faire le plein pendant que j’essaie de faire le vide
Je me suis permis une petite escapade à un endroit où j’espérais ne pas trop voir de champs en culture. Question de faire le plein d’énergie en oubliant le plus possible les tracas.
Photo à l’appui, je leur partage un suivi de cinq ans de rotation en faisant ressortir les effets levier reliés au choix de nos séquences de culture et des types de couverts végétaux. En résumé, un bon système nous entraine vers une meilleure santé du sol, de meilleurs rendements en utilisant moins d’énergie reliée à la fertilisation de même que l’utilisation des équipements. Moins d’utilisation d’équipement, moins de dépenses pour les remplacements de même qu’une gestion serrée du poids des équipements qui circulent dans les champs. À la base, on devrait toujours s’inquiéter de circuler dans un jardin avec des équipements plus lourds que ce que le ministère des transports accepte sur des voies pavées de bitume ou béton. Pourquoi ne pas avoir des équipements modernes qui auraient une meilleure efficience énergétique? En exemple : les formule 1 de l’époque avaient des moteurs 12 cylindres avec 195 litres de carburant à bord, alors qu’aujourd’hui, ils battent tous les records de piste avec un moteur v6, hybride et un réservoir de 90 litres.
J’en profite pour leur partager plusieurs observations qui soulignent le fait d’avoir aménagé nos bandes riveraines, brises vent et bandes fleuries a favorisé une plus grande quantité et variété d’insectes pollinisateurs, de présence d’oiseaux. Des résultats vraiment intéressants qui annulent le mythe que les surfaces en grandes cultures éliminent systématiquement leur présence, alors qu’on constate que c’est plutôt le contraire si on a pris soin de bonifier nos aménagements pour les accueillir dans nos champs.
Tous des points positifs qui nous ont guidé vers :
-augmentation de notre rentabilité qui elle nous permet d’atteindre des bénéfices environnementaux de grande valeur
-une augmentation de capacité de nourrir de + de 50%
-moins de GES
-stabilisation, voire l’augmentation des % de matière organique
-réduction des pesticides
-augmentation de la biodiversité (microorganisme, pollinisateur, oiseaux)
-meilleure qualité de l’eau
J’arrive pile à mon temps alloué. Personne n’a quitté la salle! En plus de quelques questions. Profession agriculteur.
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