3 clés pour une implantation de prairie réussie

3 clés pour une implantation de prairie réussie

Les sols se réchauffent jour après jour, il est donc bientôt temps d’entrer dans les champs pour commencer les semis de vos prairies. Cette période est cruciale pour assurer une bonne implantation de votre culture, car elle permettra aux espèces présentes de se développer dans de bonnes conditions pour faire leur place la première année puis, subsister durant les suivantes. Voici trois points importants à prendre en compte pour optimiser vos opérations de semis.

1. Période propice aux semis des prairies

Des températures douces et une humidité du sol suffisante sont importantes pour favoriser une germination rapide et une levée homogène de vos semences de plantes fourragères. Ces conditions sont réunies au Québec pendant les mois d’avril et mai dépendamment de la zone où on se situe. Aussi, il est important de s’assurer que le semis ait lieu assez tôt en amont des périodes possibles de stress climatiques. Il est donc conseillé que les graminées soient au stade 4-5 feuilles et les légumineuses au stade 2-3 feuilles trifoliées pour résister aux stress hydriques pouvant survenir durant l’été.

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2. Travail du sol : trois techniques possibles

Trois méthodes sont possibles pour travailler le sol avant le semis d’une prairie : le labour, le travail superficiel du sol et le semis direct.

Le labour peut être intéressant dans plusieurs cas. Cette technique permet un enfouissement profond des fumiers et composts, des couverts végétaux denses et un décompactage des sols tassés. Il représente également une alternative au désherbage chimique avant semis. Attention, avec cette technique, une remontée de graines de mauvaises herbes est possible, pouvant entrainer un salissement de la parcelle pendant le développement de la culture.

Le travail sans labour permet d’installer des prairies sur des sols superficiels. La structure est ainsi travaillée et la portance est meilleure qu’après un passage de charrue. Il permet également de détruire les mauvaises herbes présentes en surface.

Le semis direct est adapté pour les espèces à implantation rapide comme le ray-grass. Un désherbage chimique peut être nécessaire en amont si les adventices sont trop présentes sur la parcelle. Avec cette technique, il est important de contrôler le contact entre la semence et le sol qui pourrait être moins bon en présence de résidus importants.

3. Critères pour un semis réussi

Un sol fin en surface (agrégats < 2 cm) favorisera la germination rapide des semences, et rappuyé en profondeur permettra le développement racinaire des plantules. Pour optimiser le contact sol-graine, un roulage est nécessaire juste après le semis.

Étant donné la petite taille des semences fourragères, elles disposent de faibles réserves pour le développement des plantules. Un semis trop profond sera alors problématique pour l’émergence de la plante. À l’inverse, une semence placée à la surface ne sera pas suffisamment en contact avec le sol et ne disposera pas des conditions adéquates à sa germination. La profondeur idéale se situe donc entre 0,5 cm et 1,5 cm. Elle peut varier en fonction du type de sol et des conditions de semis.

La répartition des semences dans la parcelle est importante pour une germination rapide, une couverture efficace et ainsi empêcher le développement de toutes autres plantes non souhaitées. Différentes méthodes sont possibles :

  • Semoirs à la volée : vitesse augmentée au détriment du contrôle sur la profondeur de semis et de la répartition des semences.
  • Semoirs céréales : Bonne gestion de la profondeur de semis. En cas de mélanges d’espèces, la répartition sera améliorée par la possibilité d’utiliser plusieurs trémies en fonction du calibre et du poids des semences. Un roulage peut être nécessaire pour ensevelir les semences tombées en surface.
  • Semoirs cultitasseurs : le contrôle de la profondeur de semis et du contact sol-semences est très bon. Attention cependant à son utilisation sur des sols très durs ou sableux qui peuvent entrainer des résultats moindres.

Pour conclure, plusieurs méthodes sont donc possibles pour assurer une bonne implantation de votre prairie. En fonction de l’état de vos parcelles et de vos besoins futurs, il est important d’adapter sa stratégie et de choisir des cultivars appropriés aux conditions de votre région.

Source :

Arvalis-Info (2019) « Prairies : Soigner l’implantation pour une installation rapide », https://www.arvalis-infos.fr/soigner-l-implantation-pour-une-installation-rapide-@/view-16601-arvarticle.html#:~:text=L’objectif%20est%20d’obtenir,maximum%20le%20contact%20terre%2Dgraines.MAAARO (2017) – « Guide Agronomique des Grandes Cultures »

*Texte réalisé Sylvain Chabat en collaboration avec le Conseil québécois des plantes fourragères. Les propos exprimés dans le texte relèvent toutefois de l’auteur et n’engagent pas le CQPF.

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