« Le contrôle de la compaction, c’est le nerf de la guerre ici ». Les sols que Louis-Éric Trépanier et ses associés cultivent appartiennent majoritairement à la série Sainte-Rosalie. Le producteur de Saint-Anicet, en Montérégie-Ouest, est bien conscient de la chance qu’ils ont d’exploiter des sols d’une telle fertilité. Et il l’est tout autant de l’importance d’en prendre soin, car la compaction constitue ici une menace constante. Cela, même s’ils n’ont pas ménagé leurs efforts depuis deux décennies pour minimiser ce risque et pour rendre leurs sols plus résistants.
Ainsi, ils ont commencé par adopter le semis direct. Tous leurs semis se font maintenant ainsi, qu’il s’agisse du maïs-grain, du soya IP ou du blé d’automne. Puis, ils ont intégré les cultures de couverture à leur rotation. Le soya se sème dans un couvert de seigle. Et le pois fourrager est mis en terre aussitôt le blé d’automne récolté.
Louis-Éric ajoute que même s’il est produit à des fins commerciales, le blé d’automne procure des bénéfices similaires aux cultures de couverture. D’ailleurs, il aimerait lui consacrer davantage de surface (il occupe 20% des champs). Car depuis deux ans, il en tire un rendement avoisinant les huit tonnes à l’hectare. À ce niveau, il estime sa rentabilité comparable à celle du maïs.
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Mais aussi, parce qu’il constate que les céréales contribuent énormément à la résilience de ses sols. «Leurs racines explorent mieux le profil de sol que celles du soya et du maïs, observe-t-il. Elles décompactent plus et récupèrent mieux les nutriments qui sont en profondeur.»
La résilience, le producteur en fait justement son nouveau cheval de bataille. «Plus il y aura de bouleversements climatiques, analyse-t-il, plus ça prendra un terrain capable de fonctionner malgré les intempéries, qui seront de plus en plus extrêmes.»