Lombez (France), 2 octobre 2005 – Les semenciers français travaillent quotidiennement à la mise au point de nouvelles variétés de maïs, mais à l’instar de leurs détracteurs anti-OGM, entendent se poser comme « défenseur de la biodiversité ».
Des représentants du GNIS (groupement interprofessionnel des semences et plants) régulièrement en conflit avec les Faucheurs volontaires d’OGM devant les tribunaux, l’ont réaffirmé lors d’une visite, en fin de semaine, d’une pépinière du groupe agrochimique suisse Syngenta dans le Gers.
A Lombez, dans le Gers, la pépinière de Syngenta cultive sur plus de six hectares différents types de plants de maïs du monde entier, mais y met surtout au point de nombreuses variétés de maïs hybride.
« Pendant 10 000 ans, on a cultivé le maïs en semant les meilleurs grains de la production de l’année précédente, jusqu’à la mise au point aux Etats-Unis des premiers maïs hybrides qui se sont imposés en Europe après-guerre en une dizaine d’années », explique Jean Beigbeder, directeur de la sélection maïs Europe chez Syngenta.
Michel Montjarret, directeur régional du GNIS pour la région sud-ouest, rappelle que l’arrivée de ces hybrides, aujourd’hui omniprésents, avait alors suscité en France une peur comparable à celle des OGM actuellement.
Aujourd’hui, on compte 1.117 variétés de maïs inscrites au catalogue officiel français, dont 154 nouvelles entrées en 2004.
La mise au point d’un maïs hybride demande deux ans et doit déboucher sur une certification par l’Etat, obtenue seulement s’il apporte un progrès par rapport aux variétés les plus cultivées.
Les sélectionneurs croisent deux plantes aux caractéristiques recherchées et complémentaires, pour obtenir des « lignées » dont la valeur alimentaire et les caractéristiques agronomiques sont longuement testées sur des microparcelles grâce à un réseau d’« agriculteurs multiplicateurs ».
« Ce sont souvent de petits exploitants effectuant pour nous, par contrat, un travail très soigneux et que nous contribuons à maintenir en activité », souligne M. Beigbeder.
Le GNIS fait travailler 27 000 de ces agriculteurs multiplicateurs, tous types de semences et de plants confondus.
A Lombez, on s’appuie notamment sur le blue corn des Indiens Hopis d’Amérique, continent d’origine du maïs, le Jomosa du Népal ou le « Lacaune », une ancienne variété précoce originaire du Tarn.
L’INRA (Institut national de la recherche agronomique) a extrait de ce dernier les lignées F2 et F7 que l’on retrouve aujourd’hui dans la génétique de plusieurs maïs hybrides en Europe.
Pour mieux accentuer cette image de défenseurs de la biodiversité, Claude Tabel, vice-président de Pro-Maïs, qui fédère les principaux semenciers français, rappelle que son association, en partenariat avec l’INRA, s’est chargée de la conservation de la collection nationale des ressources génétiques de 1.236 populations de maïs de différentes origines.
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Source : AFP
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Institut national de la recherche agronomique (INRA)
http://www.corse.inra.fr/