Le MAPAQ présente un nouveau Guide d’identification des mauvaises herbes du Québec, une refonte de la première édition réalisée il y a 25 ans, soit en 1998.
Le travail a été effectué par le Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ, en collaboration avec le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ) qui en assure l’édition et la mise en marché.
Amélie Picard, auteure, agronome et malherbologiste au LEDP, a dépoussiéré le guide, tandis que la révision scientifique a été faite par Annie Marcoux, agronome également au LEDP. Amélie Picard explique que le nouvel ouvrage s’est inspiré des commentaires des acheteurs du guide dans les dernières années. « C’était très important pour nous d’avoir les impressions des utilisateurs. D’après notre sondage, il y avait un très grand intérêt pour la nouvelle édition », mentionne l’auteure. Elle ajoute qu’une version papier a devancé les versions numériques.
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C’est ainsi que le guide conserve ses sections les plus populaires, comme l’identification par photos. Les images ont d’ailleurs été mises à jour. Les plantules ont reçu une attention particulière puisque certaines d’entre elles sont plus difficiles à distinguer à ce stade de croissance. On trouve aussi des ajouts, comme un logo identifiant les espèces envahissantes, allergènes ou règlementées.

Quelque 30 nouvelles espèces également font leur entrée dans le manuel qui compte en tout 143 espèces de mauvaises herbes. Une d’entre elles est l’amarante tuberculée, qui a été détectée une première fois en 2017 sur le territoire québécois. Certaines des mauvaises herbes doivent leur arrivée ici au transport des marchandises ou à l’utilisation de machineries agricoles usagées provenant des États-Unis.
Cette piste est l’explication la plus probable d’ailleurs à l’apparition de l’amarante tuberculée qui est abondante aux États-Unis. « Comme certaines des graines de mauvaises herbes sont très petites, il est difficile de les enlever en totalité. On n’est pas à l’abri de ce genre de contamination, c’est pourquoi on sensibilise beaucoup au nettoyage de la machinerie pour l’éviter », indique Aurélie Picard. Le climat et le réchauffement climatique expliqueraient l’arrivée au Québec d’autres nouvelles mauvaises herbes.
Ce nouveau guide est d’autant plus important pour les producteurs et les conseillers agricoles que le nombre de mauvaises herbes résistantes aux herbicides est en croissance. C’est le cas de l’amarante tuberculée justement, mais aussi de la petite herbe à poux.
Le LEDP exerce une surveillance particulière sur l’amarante de Palmer qu’on trouve dans plusieurs États américains proches des frontières canadiennes, mais qui n’a pas encore été répertoriée ici. Le kochia, considéré problématique dans les Prairies, fait aussi l’objet d’une surveillance.
Aurélie Picard indique qu’un groupe d’échange réunissant des malherbologistes du Canada et des États-Unis partage des informations une fois par mois, justement afin d’exercer une surveillance sur les mauvaises herbes ayant un potentiel de nuisance.
L’agronome rappelle que LEPD émet également des avis régulièrement par le biais du Réseau d’avertissement phytosanitaire (RAP).
Il ne faudra probablement pas attendre 25 ans avant de voir une nouvelle édition du guide, mais il est difficile de prévoir quand ce sera le cas. « Tout dépend de l’évolution de la malherbologie dans les prochaines années, ce qui peut être influencé par plusieurs facteurs, mentionne Aurélie Picard, ou encore de la satisfaction de la clientèle, si la demande est là pour une autre édition. »
Pour vous le procurer, c’est ici.