Nivellement de terrain et plantes fourragères: quoi faire et quand

Publié: il y a 22 heures

Un exemple de mélange multi-espèces en cultures de couverture.

*Au courant des prochaines semaines, plusieurs producteurs récolteront leurs céréales et si la météo le permet, pourront procéder à des travaux importants, comme un nivellement. Une fois ces travaux terminés, vient la question suivante: que semer pour couvrir rapidement le sol et en tirer des bénéfices agronomiques? Dans ce cas, on peut penser que les plantes fourragères sont l’option optimale afin d’atteindre nos objectifs : couvrir le terrain avec une culture pérenne dotée d’un système racinaire profond sans perdre de temps dans notre rotation de cultures.

Pourtant, semer des plantes fourragères immédiatement après un tel chantier est rarement un bon choix agronomique.

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Le nivellement implique un bouleversement majeur du profil de sol. Souvent, des couches pauvres en matière organique, compactées ou déséquilibrées en nutriments sont remises en surface. Ces conditions sont loin d’être idéales pour l’implantation réussie des plantes fourragères qui, contrairement à la croyance populaire, sont beaucoup plus exigeantes en fertilité et plus sensibles à la condition physique des sols qu’on ne le croit.

Par expérience, les résultats après un nivellement sont souvent décevants, avec des levées inégales. On assiste à l’envahissement rapide par les mauvaises herbes vivaces qui viendront s’établir pour le reste de la vie de la prairie.

Quelles sont alors les autres options qui s’offrent à vous pour couvrir vos sols?

  1. Une culture de couverture comme un mélange multi-espèces permettant de coloniser le sol de ses racines diversifiées, structurant le sol, améliorant sa fertilité et limitant l’érosion après les turbulences engendrées. Intégrer des cultures d’autres familles (crucifères, astéracées, etc.) permet aussi d’alimenter la vie du sol et d’amener de la biodiversité.
  2. Les céréales d’automne, comme le seigle ou le triticale, sont aussi un excellent choix avec leurs systèmes racinaires abondants, structurants et robustes. Leur rapidité d’implantation permet de compétitionner les mauvaises herbes. Au printemps suivant, il sera possible d’en récolter le fourrage, la paille et/ou le grain.

En conclusion, laisser place à une période de transition permettra de reconstruire un environnement propice à une implantation optimale des fourragères… et d’en récolter les bénéfices pour plusieurs années.

*Texte réalisé par Brigitte Lapierre en collaboration avec le Conseil québécois des plantes fourragères (CQPF). Les propos exprimés dans le texte relèvent toutefois de l’auteure et n’engagent pas le CQPF.

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