D’emblée, il faut souligner que la qualité de l’air s’est récemment améliorée. Cependant, telle n’était pas la situation au cours du mois de juin : un nuage de fumée bloquait partiellement les rayons solaires sur une partie des régions céréalières du Québec. Certes, durant la croissance des cultures, il y a toujours des journées nuageuses, mais on peut se demander si les cultures auraient manqué de lumière à la suite des incendies de 2023. Il faut tout d’abord évaluer le risque qu’un manque de lumière soit le facteur restrictif du rendement, car le taux de photosynthèse ne dépend pas uniquement des rayons lumineux. On peut penser que d’autres stress, tels un manque d’eau, de chaleur ou de fertilité, peuvent également agir sur le développement de la plante.
Par ailleurs, des ravageurs peuvent également diminuer la surface foliaire des cultures menant ainsi à une réduction de la photosynthèse. Donc, si aucun autre facteur n’est limitatif, peut-être qu’un voile de fumée résiduelle peut nuire au rendement. Dans le cas du soya, il n’a pas besoin d’un plein ensoleillement pour atteindre son maximum de photosynthèse. Les céréales à pailles sont également moins exigeantes que le maïs, et ce, malgré qu’elles aient formé leurs grains dans la période où l’air était chargé de particules.
Pour ce qui est du maïs, il a la capacité d’utiliser beaucoup de lumière. Une diminution de la photosynthèse au stade végétatif retardera surtout le développement de la plante, quoique la grosseur des épis en formation peut parfois être touchée. Une perte de photosynthèse lors du remplissage du grain, en particulier aux stades reproductifs R2 à R4, mènera à l’avortement des grains sur le bout des épis, à une perte de poids spécifique et ultimement à un affaiblissement des tiges.
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Comment choisir la bonne semence?
Sélectionner la semence optimale pour le maïs ou le soya représente un gros défi. Bien que les caractéristiques génétiques des hybrides ou des cultivars puissent être connues à l’avance, il demeure difficile de prévoir les conditions de croissance pour la prochaine saison. Voici quelques conseils.
À ce jour, le maïs est à un stade que je qualifierais de normal; ni précoce, ni en retard. Rappelons qu’au Québec le maïs atteint idéalement ½ mètre de hauteur au 1er juillet, qu’il devrait fleurir près du 25 juillet, mais au plus tard au 1er août. Quarante-cinq jours après la floraison, ses grains devraient atteindre le stade 50% laiteux et ils devraient être complètement durs 60 jours après la pollinisation, soit au 30 septembre. À noter qu’un jour de retard en juillet correspond à un délai de presque deux jours en septembre.
Références : Agronomic Crops Network et AirNow