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Aujourd’hui, j’entre dans mes écritures comptables : deux ventes de maïs-grain bien différentes. Même période de livraison, mais à des prix diamétralement opposés. Premier sentiment, je pense automatiquement à celle qui fait moins mon affaire. Je bougonne, je suis de mauvaise humeur. Je comprends mieux ce qui s'est passé quand je consulte mon plan de commercialisation.

Déjà trop d’années que je sautais le colloque gestion du CRAAQ. Cette année, je n’avais aucune raison de le rater avec le bel automne qu’on a eu sur la ferme. Pour être certain de ne pas passer à côté, dès que j’ai reçu la publicité, je m’y suis inscrit. Une fois à l’agenda ça devient encore plus concret. Mon objectif : si j’arrive à apprendre au minimum une chose, je suis gagnant.

« Paul, vos récoltes sont finies qu’est-ce que vous faites sur la ferme? » Surprenant qu’on nous pose encore la question en 2015. La vieille croyance : il sème au printemps et récolte à l’automne. L’hiver, il est en vacances. Hey boy! On est loin de ce stéréotype.

Même si on possède cette terre depuis 1982 elle a gardé son nom. Drainage souterrain à l’achat et on était confiant de la faire performer. Après quelques années, l’effet lune de miel s’est vite estompé. Peu à peu les effets sècheresse ont commencé à être de plus en plus perceptibles sur cette terre qui le cachait très bien au début.

Sur une ferme familiale, c’est tout l’entourage qui vit au rythme des champs. Les levés matinaux sont de plus en plus difficiles. Les 120-130 heures par semaine commencent à laisser des traces. Quelques courbatures, la face fripée et j’ai même l’impression d’avoir trois paires de yeux.

85% de nos champs de maïs est destiné au semis direct de soya pour 2016. Pour bien réussir on doit choisir nos journées de récolte pour s’assurer de ne pas créer de zones de tassement, encore moins des roulières.

À la fin de la semaine dernière, un article d’enquête déclarait que la quantité de pesticides avait énormément augmentée au cours des dernières années sur les fermes du Québec. Je suis surpris, considérant toutes les actions qu’on a posées sur la ferme pour utiliser le plus judicieusement possible tous les produits recommandés finissant en « ide ».

Depuis lundi dernier, pas évident d’avoir une météo propice au soya. Le soleil ne se présente qu’à l’occasion, et quand il se présente on voit déjà réapparaître des nuages menaçants à l’horizon. Je suis bougon et de plus en plus sur l’adrénaline.