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Sur une ferme familiale, c’est tout l’entourage qui vit au rythme des champs. Les levés matinaux sont de plus en plus difficiles. Les 120-130 heures par semaine commencent à laisser des traces. Quelques courbatures, la face fripée et j’ai même l’impression d’avoir trois paires de yeux.

85% de nos champs de maïs est destiné au semis direct de soya pour 2016. Pour bien réussir on doit choisir nos journées de récolte pour s’assurer de ne pas créer de zones de tassement, encore moins des roulières.

À la fin de la semaine dernière, un article d’enquête déclarait que la quantité de pesticides avait énormément augmentée au cours des dernières années sur les fermes du Québec. Je suis surpris, considérant toutes les actions qu’on a posées sur la ferme pour utiliser le plus judicieusement possible tous les produits recommandés finissant en « ide ».

Depuis lundi dernier, pas évident d’avoir une météo propice au soya. Le soleil ne se présente qu’à l’occasion, et quand il se présente on voit déjà réapparaître des nuages menaçants à l’horizon. Je suis bougon et de plus en plus sur l’adrénaline.

Je me demande si les citoyens réalisent ce que représente le congé de l’Action de grâce, à part un congé au calendrier. C’est quand même spécial que cette fête qui souligne la générosité de dame Nature offre un congé à la majorité de la population pendant que la majorité des agriculteurs travaillent en temps supplémentaire pour ramasser la récolte!

On ne sème aucun hybride en plein champ si il n’a pas déjà été évalué en parcelle. Faut passer par le club école avant et s’y démarquer à travers de plus ou moins 40 compétiteurs. On n’aime pas les comparaisons côte à côte, ce qui signifie que si on oppose deux joueurs de 3e trio le vainqueur restera toujours un joueur de 3e trio!

Une grosse journée au programme. J’ai l’impression d’être en retard pour la récolte de soya. Fallait finir d’épurer ma parcelle avant que l’inspection soit faite. C’est ce matin que ça se passe.