Quelle culture de couverture choisir? (2/3)

Voici l’avis de Sylvie Choquette du Groupe Conseil agricole de la Côte-du-Sud

Publié: 6 août 2019

La présence d’un grand nombre de vers de terre est le signe d’une bonne structure de sol. Photo : Vicky Villiard

Les cultures de couverture peuvent stimuler la productivité d’un champ l’année suivante et même celle d’après confirme de nombreux essais scientifiques. Mais quelles choisir? Le Bulletin des agriculteurs a interrogé la spécialiste Sylvie Choquette.

Sylvie Choquette du Groupe Conseil agricole de la Côte-du-Sud.

Le Groupe Conseil agricole de la Côte-du-Sud dessert un territoire où les unités thermiques maïs varient entre 2000 et 2400. Les recommandations de la conseillère basée à La Pocatière dépendent de la date où la céréale a été battue ainsi que du choix de culture l’année suivante.

1- Battage le 20 août, semis de maïs fourrager l’année suivante.

« J’opterais pour des crucifères pour pomper et stocker un maximum d’éléments fertilisants, dit Sylvie Choquette. Une moutarde, un radis ou, mieux encore, un mélange des deux. Ça devient une question de prix et de disponibilité de la semence. »

Une des raisons pour lesquelles celle-ci apprécie les crucifères, c’est parce qu’elles supportent mieux le froid que les céréales en fin de saison. « On observe souvent qu’en conditions fraîches, la crucifère continue de croître, bien que lentement, alors que la céréale arrête. »

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« De toute façon, je n’inclurais pas de céréale dans le mélange parce qu’il va en repousser naturellement, indique-t-elle. Par contre, j’ajouterais peut-être une légumineuse comme la vesce ou le trèfle. Tout dépend de la balance du sol en azote : est-ce que je veux en rajouter? »

La réponse dépendra probablement s’il y a épandage de fumier ou de lisier. À propos d’amendement organique, la conseillère souligne que celui-ci peut se faire avant ou après le semis de la culture de couverture. « Tout dépend du type de travail de sol et du type de fumier, explique-t-elle. Si le travail laisse beaucoup de mottes, l’épandage sera plus uniforme s’il se fait avant. Si c’est du fumier solide, je le ferais avant pour qu’il puisse minéraliser. Sinon, il peut se faire quand les crucifères auront atteint 4 po de hauteur. Elles vont absorber ces nutriments. »

2- Battage le 20 août, semis de soya l’année suivante.

« Je recommanderais de simplement travailler le sol en surface pour étendre les rejets de battage, décrit Sylvie Choquette. À cette date-là, c’est sûr qu’il va repousser un bon couvert. Le producteur obtiendra un bel engrais vert pour pas cher. »

« En plus de travailler le sol, poursuit-elle, il peut aussi semer des crucifères s’il désire ajouter un autre type de système racinaire à sa culture de couverture et qu’il est prêt à assumer le coût supplémentaire résultant de l’achat de la semence et de l’opération de semis. »

3- Battage à la mi-septembre.

« Ma recommandation va dépendre du microclimat qui règne dans le champ, déclare la conseillère. S’il est favorable parce que le champ se trouve sur un versant sud ou à proximité d’un bois, j’irais encore avec des crucifères. Sinon, je vais suggérer au producteur de rebrasser son sol pour faire ressortir la céréale. »

4- Battage à la fin de septembre.

« Il est trop tard pour qu’il soit intéressant de semer quoi que ce soit, considère Sylvie Choquette. Dans ces conditions, il faudrait brasser la terre pour qu’un maximum de graines germe. Même si l’on est seulement une semaine avant les gelées, on a observé que ça vaut encore la peine. Il n’y aura rien de spectaculaire en surface, mais en dessous, les racines stimulent l’activité biologique. »

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À PROPOS DE L'AUTEUR

André Piette

André Piette

Journaliste

André Piette est un journaliste indépendant spécialisé en agriculture et en agroalimentaire.