Dès qu’ils ont pris la décision de rénover leur étable entravée pour la transformer en stabulation libre avec robot, Sophie Bédard et Dave Fortier, de la Ferme Panama de Saint-Pierre-Baptiste au Centre-du-Québec, se voyaient déjà dans leur nouvelle étable. Leur motivation était si grande qu’ils ont donné un nom à leur projet : « FREE THEM ALL ».
Voici la suite de cette série d’articles dans laquelle nous vous présentons l’historique du projet de rénovation de l’étable de la Ferme Panama, étape par étape.
Choix des équipements
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Le projet de rénovation de Sophie et Dave vise non seulement à leur offrir une meilleure qualité de vie, mais aussi à offrir un meilleur environnement à leurs vaches. En février 2024, alors qu’ils étaient en pleine préparation pour les travaux, ils remportaient le titre de Grand champion du prix Bien-être animal d’Agropur.
Puisqu’ils ne construisaient pas une nouvelle étable, ils n’avaient pas besoin d’un plan d’ingénieur. C’est plutôt Dave qui a conçu son propre plan au plomb sur une feuille de papier selon ce qu’ils ont appris au fur et à mesure de leurs démarches.
La relation avec l’entrepreneur choisi était alors cruciale. C’est un homme d’expérience et de confiance qu’ils ont choisi.
À l’hiver 2024, ils ont visité des fermes pour s’inspirer de ce que les autres ont fait. Ils ont notamment visité une ferme biologique parce qu’envoyer les vaches au pâturage l’été est important pour eux, même s’ils produisent en régie conventionnelle. Ça fait partie de leurs valeurs. Ils se sont donc assis avec le propriétaire et l’ont bombardé de questions, notamment sur la cohabitation entre la robotique, la stabulation libre et les pâturages.
« Il faut vraiment aller voir des fermes qui nous ressemblent : même type d’alimentation, même type d’équipement, même type de vaches, même type de roulement… C’est important de cibler ces fermes-là », raconte Sophie.
Ce qu’ils ont aussi apprécié, c’est que les fournisseurs de robots ont tous une liste de clients qui ont installé des robots. Ils n’ont qu’à leur dire le modèle d’étable qu’ils veulent visiter et les concessionnaires peuvent les mettre en contact.
Étant au Centre-du-Québec, la Ferme Panama est bien située pour permettre à ses propriétaires de visiter des fermes laitières.
En plus des fermes, ils ont visité le Salon de l’agriculture de Saint-Hyacinthe en janvier. C’est là qu’ils se sont sentis harponnés par les vendeurs de matelas.
Expert sur sa ferme
« C’est là qu’il y a un gros bémol : en agriculture, les vendeurs pensent qu’ils sont les experts, mais le fermier doit toujours se rappeler que c’est lui l’expert sur sa propre ferme », dit Sophie.
Elle ajoute qu’il faut bien évaluer le rapport qualité-prix en fonction de ses besoins. C’est pourquoi ils ont cliqué lorsqu’ils ont rencontré un conseiller qui n’essayait pas de leur vendre, mais plutôt de leur expliquer les concepts derrière chaque produit.
Sophie et Dave ont à cœur le confort de leurs animaux. L’été, ils envoient leurs animaux au pâturage et leur étable entravée était confortable pour ce type de logement.
« Le concept derrière un matelas sur lequel une vache va se coucher, c’est le confort. Point. Le matelas d’eau était à 800$ la place. Je disais à mon conseiller : “Je veux que ma vache reste couchée le plus longtemps sur son matelas pour qu’elle rumine et qu’elle fasse du lait.” Il m’a dit que pour qu’une vache rumine et qu’elle fasse du lait, il faut que tout le restant soit sur la coche. »
Ils ont donc opté pour un matelas moins cher, mais en regardant le concept derrière chaque équipement choisi : carcan, tapis de plancher ou non…
« Il y a des choix à n’en plus finir, dit Sophie. Le plus gros défi, c’est de choisir les équipements. »

Recherche des équipements
Habitués d’avoir un faible taux d’endettement, Sophie et Dave ont prévu un petit budget serré pour loger leurs 39 vaches. Pas question d’acheter des équipements neufs. Tout doit être usagé. Dave a donc passé de longues heures à rechercher des équipements usagés.
Ils ont choisi d’acheter usagé pour tout ce qui pouvait l’être : carcans, équipements en acier inoxydable pour la laiterie, robot…
« On a économisé beaucoup. Juste les carcans, au lieu de les payer 12 000$ neufs, on les a achetés 3800$ usagés, dit Sophie. La recherche d’équipements usagés, il faut que tu rentres ça dans ton horaire. Tu n’as pas le choix pour que ton projet soit viable. »
« On parlait avec un gars : 1,4 millions$ et il va tirer le même nombre de vaches que moi, continue Sophie. Je me suis endetté pour 350 000$ et lui, 1,4. Au bout du compte, c’est le même lait qui sort des deux étables. »
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