Notre récolte de blé d’automne est maintenant en sécurité. Heureux d’avoir pu tout sortir ça du champ, mais déçu du résultat. Poids spécifique moyen, PMG en bas de la moyenne et rendement en bas de notre moyenne.
Premier réflexe : résultat de notre année de m…misère. Printemps froid, départ dans des conditions de sécheresse et remplissage et maturation dans une période des plus arrosées. Pourtant, certains agriculteurs s’en sont mieux sortis, malgré l’année. Et on passe rapidement en mode de recherche de réponse. Une technique différente? Une pluie de plus, de moins, ou celle qui est arrivée dans un moment opportun.
Il me semble qu’on a tout fait, mais le résultat n’y est pas. Et me voilà en train de repasser toutes les étapes une à une, question d’au minimum trouver des réponses. À date, j’en suis plus à me retrouver avec plusieurs questions sans réponses. J’ai l’air de quelqu’un qui joue à chercher Charlie. J’ai probablement la réponse en face des yeux ou du cerveau, mais la probable évidence fait que je ne la trouve pas.
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Quand il y a plus de sièges disponibles que d’opérateurs
Dans certaines périodes intenses, comme celle-ci, on a l’impression qu’il y a plus de tâches que de ressources humaines. Tout devient une gestion des priorités.
On pourrait peut-être changer notre population de semis? Pourtant tout fonctionne bien depuis plusieurs années. Alors pourquoi changer? Peut-être que ça se serait mieux comporté avec le genre d’année qu’on vient de vivre. Comment prédire l’année? Quand on est insatisfait, on a tendance à regarder du côté du choix de la variété.
Dans le blé d’automne, le potentiel de rendement est très différent d’une variété à l’autre considérant le marché visé. Une variété élevée en protéine aura en général un sacrifice à faire sur le rendement. Les statistiques parlent d’une différence de 8 à 12% de potentiel en moins pour une variété panifiable vs une variété fourragère. C’est à considérer dans nos choix. Tout dépend de la prime qu’on reçoit pour le statut alimentaire.
On observe tout de même un rendement supérieur de 20% pour nos semis hâtifs (début septembre) en comparaison avec nos semis plus tardifs effectués dans la première semaine d’octobre. Je vais essayer de sortir nos statistiques de pluie de notre station météo question de voir quelle pluie on aurait eu dans nos sècheresses précédentes qui nous auraient quand même permis de sortir d’excellents rendements, alors que cette année c’est décevant.
J’évalue aussi la possibilité d’évaluer les coûts d’opportunités pour obtenir de hauts rendements. Non pas qu’on pense se contenter de faibles rendements, mais bien de mesurer ce que ça coûte à chaque année pour viser le maximum surtout quand on ne parvient pas à l’obtenir. L’important n’est pas de frapper un coût de circuit une fois par trois ans, mais frapper notre zone à toutes les années.
On met tellement d’efforts à effectuer un semis de précision et à apporter la bonne fertilisation, au bon moment en respectant les stades de développements parfaits pour s’assurer d’obtenir une meilleure efficacité. Suffit d’une mauvaise année et tous nos efforts tombent à l’eau. Au final, on se retrouve à notre réalité : on est payé à la tonne vendue sans considération pour nos efforts. D’où l’objectif de s’assurer qu’il reste quelques dollars à la fin. Profession agriculteur.
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