Bien que le soya progresse bien ces derniers temps grâce à la chaleur, des cas de prédateurs et de maladie ont suscité suffisamment d’attention pour mériter une mention dans le dernier avis du Réseau d’avertissement phytosanitaire (RAP).
La présence de pucerons, observée depuis plusieurs semaines, fait partie des insectes qui causent des soucis à certains endroits, comme en Chaudière-Appalaches. Le RAP note que les populations étaient en « augmentation dans 62 % des sites dépistés et le seuil d’alerte de 250 pucerons par plant a été atteint dans 38 % des champs ». Il est possible de voir l’évolution des populations par site. La pluie, la présence d’ennemis naturels et l’avancement des plants de soya peuvent limiter les dégâts.
Dans les cas où le seuil d’alerte (250 pucerons/plant) est atteint et que les plants sont encore à un stade sensible (R1 à R4), le RAP recommande d’augmenter la fréquence des dépistages aux trois à sept jours pour évaluer l’évolution des populations des pucerons et des ennemis naturels, le stade de croissance du soya ainsi que le stress causé aux plants. Si les populations de pucerons augmentent d’au moins 35%, un traitement insecticide pourrait être envisagé.
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Le Réseau invite toutefois les producteurs à estimer les coûts et les impacts d’un traitement sur le rendement du champ avant de l’effectuer. Différents tableaux de l’avis illustrent les seuils d’intervention, la rentabilité des traitements et des exemple de pertes de rendement estimées en fonction du nombre de pucerons-jours-cumulatifs (PJC).
D’autres insectes ont fait l’objet d’observation. C’est le cas des scarabée japonais et des criquets. Tandis que certains feront leur apparition plus tard, comme la chrysomèle du haricot, l’altise à tête rouge, les chenilles de belle dame ou le méloé cendré. Le RAP indique que bien que les dommages peuvent être impressionnants à l’oeil, ils sont souvent localisés et les impacts économiques sont rares. « Le soya peut tolérer jusqu’à 30 % de défoliation aux stades végétatifs, sans perte de rendement, et jusqu’à 15 % de défoliation entre les stades début floraison (R1) et remplissage des gousses (R4) », indique le RAP qui précise que les interventions n’ont lieu habituellement que si ces stades sont dépassés.
Pourriture à sclérotes
Les champs de soya semés tardivement sont à risque de la pourriture à sclérotes, ce qui pourrait être le cas de bien des champs en raison des semis tardifs causés par les conditions humides au printemps. Les champs en stade de floraison sont particulièrement fragiles. Ces derniers doivent être évalués individuellement si le stade du remplissage des gousses n’a pas encore été atteint et si des facteurs de risques sont présents, comme un historique est connu pour ce champ ou une variété sensible. Le RAP ajoute que si « les cinq premiers centimètres de sol restent humides et que les rangs sont fermés à plus de 50 % depuis au moins une semaine, le risque est plus élevé ».
Le Réseau a répertorié le degré de risque des zones par région, selon le stade R4 du soya. Huit régions étaient visées dans le niveau de risque élevé, particulièrement Chaudière-Appalaches et les Laurentides.