Échantillonnage des sols et sécheresse

Les échantillons prélevés au champ sont séchés en laboratoire pour en faire la lecture

Publié: 5 novembre 2024

Échantillonnage des sols et sécheresse

Les conditions ont été plus que favorables pour les récoltes cet automne au Québec, mais la nouvelle a son revers puisqu’elle signifie que les précipitations ont été largement inférieures dans la province pour le mois d’octobre.

Selon Environnement et Changement climatique Canada, « les régions le long de la Vallée du Saint-Laurent ont été particulièrement touchées par des conditions sèches au cours du mois d’octobre ». Montréal n’a enregistré que 25 mm, alors que la normale mensuelle est de 91,3 mm, note l’organisme fédéral.

Est-ce que les conditions anormalement sèches du sol pourraient fausser des résultats de tests de sol? Un article (en anglais) provenant de l’Indiana mettait en garde sur le fait que les résultats puissent ne pas s’aligner sur ceux des dernières années. De nombreux éléments nutritifs pourraient être encore disponibles dans le sol puisqu’il est très sec. D’un autre côté, avec d’aussi bons rendements enregistrés cette année, il est probable que certains de ces nutriments aient été utilisés par les plantes.

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Avec un scénario qui ressemble à s’y méprendre à ce qu’on a connu au Québec, un avertissement de ce genre est-il valable ici également?

La réponse courte est non, indique Raquel Rodriguez Perez, directrice de projets chez Logiag, une firme québécoise qui a développé l’instrument de mesure LaserAg. L’analyse chimique, dit-elle, ne devrait pas être trop affectée. Il se pourrait que le pH soit sous-estimé, ou encore que l’azote soit plus mobile dans le sol, mais en somme, les niveaux chimiques ne devraient pas être sous-estimés ou surestimés. « À mon avis, il est primordial de faire preuve d’une certaine prudence dans l’interprétation des analyses de sol, peu importe les conditions d’humidité, étant donné les multiples facteurs qui peuvent avoir un impact sur le processus d’échantillonnage et les analyses en laboratoire ».

L’agronome ajoute que les échantillons prélevés au champ sont séchés en laboratoire pour en faire la lecture. Que les échantillons soient déjà secs au moment du prélèvement ne change donc pas grand-chose. Les échantillons pour le carbone sont prélevés à 30 cm dans le sol, alors que pour les analyses chimiques, la profondeur est de 20 à 25 cm.

Le prélèvement lui-même pourrait être plus difficile si le sol est durci par le manque d’eau. On peut alors remettre au printemps l’exercice, question d’avoir un sol plus facile à travailler.

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.