Avec des plants de maïs qui mettent les bouchées doubles pour terminer leur croissance, certains problèmes pourraient venir mettre en danger une fin de saison sur une bonne note. Des maladies foliaires et des tiges de maïs pourraient venir affaiblir les tiges et causer de la verse. D’autres stress connus durant l’année pourraient, quant à eux, cannibaliser le plant vers les grains et affaiblir la tige de maïs, la rendant sensible à la verse et aux pourritures des tiges.
Les évaluations devraient être faites entre les stades R5 (grains généralement dentés) et R6 (maturité : accumulation maximale de matière sèche, formation d’un point noir à la base des grains).
Le Réseau d’avertissement phytosanitaire (RAP) recommande deux méthodes si des problèmes sont présents. Les champs à sols sableux, connus pour leur compaction limitant la croissance des racines ou des problèmes foliaires présents dès le début de la saison, devraient être prioriser.
À lire aussi

Ruissèlement et infiltration de l’eau: ouvrez l’œil!
Si on pouvait recueillir en temps réel l’eau de ruissellement et l’eau qui s’infiltre dans nos sols agricoles, on en apprendrait beaucoup. Avec le simulateur de pluie du MAPAQ, c’est possible! En VIDÉO.
Test de la poussée
• Choisir au hasard 20 plants à cinq endroits bien répartis dans le champ, pour un total de 100 plants.
• Pousser la partie supérieure du plant, de manière à l’écarter de 15 à 20 cm (6 à 8 po) de l’axe vertical pour voir si la poussée cause de la verse ou non.
• Déterminer le pourcentage de tiges affaiblies.
Test de la pincée
• Choisir au hasard 20 plants à cinq endroits bien répartis dans le champ, pour un total de 100 plants.
• Enlever les feuilles inférieures et pincer la tige au-dessus des racines d’ancrage. Si elle peut facilement
être écrasée, la pourriture de la tige se développera probablement. Les symptômes peuvent aussi être
observés en coupant la tige en deux sur la longueur.
• Déterminer le pourcentage de tiges pourries.
Les dommages attribuables aux pourritures de la tige sont principalement causés par trois genres de champignons, soit Cladosporium, Colletotrichum ou Gibberella/Fusarium. Les deux premiers affectent le transport des éléments minéraux dans la plante, ce qui peut nuire au remplissage des grains et rendre les tiges plus sujettes à la verse. Le genre Fusarium est un des principaux producteurs de mycotoxines. Les plantes infectées flétrissent et les feuilles passent d’un vert clair à un gris vert terne, comme si elles avaient souffert d’un gel ou de la sécheresse. L’intérieur des tiges va également démontrer un changement de son apparence. Elles paraîtront effilochées et leur couleur peut varier du blanc, rose, saumon, jaune à orangé.
En ce qui a trait aux maladies foliaires, le RAP indique que les principales maladies foliaires du maïs présentement sont la rouille commune, le dessèchement, la kabatiellose et l’anthracnose. Cette dernière peut s’attaquer autant aux feuilles qu’à la tige.
Le RAP propose aussi de détecter des maladies affectant les épis puisque certains champignons peuvent provoquer le développement de moisissures sur les épis. L’évaluation doit se faire aux stades R5 et R6, soit vers la mi-septembre ou quelques semaines avant la récolte. Il faut récolter à la main au moins 30 épis à différents endroits au hasard dans le champ. Les feuilles recouvrant l’épi doivent ensuite être retirées afin d’observer la présence de moisissures à la surface des grains. Si des moisissures sont observées, il est recommandé de faire analyser les grains pour détecter la présence et les niveaux de mycotoxines.
Selon le cas, une récolte précoce pourrait être de mise. En Ontario, il est recommandé de récolter le plus tôt possible un champ dont 10 % des épis sont atteints de moisissures. Si des dommages par les oiseaux sont évidents (souvent en bordure de champs), il est conseillé de récolter séparément les rangs endommagés et, idéalement, conserver et manipuler le grain de ces rangées à part. De même, si un champ de maïs comporte de 10 à 15 % de tiges pourries ou de plants versés, il est préférable de devancer et de faire rapidement la récolte afin de freiner la progression de la maladie et la production éventuelle de mycotoxines. Les éventuels frais supplémentaires de séchage seront compensés par la plus grande facilité de récolte et la moins grande perte au champ.
Le séchage des grains doit être réalisé immédiatement après la récolte afin que l’humidité des grains ne dépasse pas 14 %, car au-delà de ce taux, les moisissures et les mycotoxines continuent de se développer.
Pour ce qui est du maïs-ensilage, une fois mis en silo, les champignons ne devraient pas se développer et produire de toxines, mais pour cela, les conditions doivent être complètement anaérobies (absence d’oxygène).