Une application qui répond à bien des besoins (fourragers)!

Un agronome a développé une application afin de gérer les systèmes fourragers de manière globale.

Publié: 5 juillet 2024

Une application qui répond à bien des besoins (fourragers)!

La plateforme, appelée Mon système fourrager, est la première plateforme de gestion intégré des systèmes fourragers afin de mieux outiller les producteurs et leurs agronomes dans leur régie, du sol jusqu’à l’animal. Cela inclut des tableaux de bords de suivi des rendements, mais aussi le suivi en temps réel des quantités de fourrages entreposées par les agriculteurs.

Maxime Leduc est l’initiateur de cette solution en collaboration avec l’Association canadienne pour les plantes fourragères (CFGA / ACPF), une trentaine d’agronomes et plus de 250 producteurs. M. Leduc s’intéresse depuis longtemps à la situation des cultures fourragères et à des moyens de mieux desservir les producteurs dans leurs prises de décisions par rapport à leurs systèmes fourragers. « Le milieu est peu outillé, il n’y a pas de plateforme qui intègre différentes données et qui soit simple à utiliser pour les producteurs agricoles », explique-t-il.

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Ce système se veut être la première plateforme de gestion intégré des systèmes fourragers permettant à long terme aux producteurs et à leurs agronomes de connecter les données du sol jusqu’à l’animal. Entre autres, l’outil permet de faire le suivi des rendement, l’état de la survie hivernale des prairies, l’interprétation des analyses de fourrages et d’ensilage, la gestion des inventaires et plusieurs autres fonctionnalités à venir.

La plateforme vise à donner en quelques minutes des informations utiles sur les champs en faisant un suivi du terrain, de l’implantation jusqu’à la récolte.

Différents modules sont actuellement disponibles pour la régie des champs et l’interprétation des analyses d’ensilage. Plus précisément le producteur et son agronome peuvent également créer un compte client, collecter et importer des données de régie, tel que la récolte, et des observations, tel que l’état de la population, pour obtenir des tableaux de bord et des analyses. D’ici septembre, il sera possible pour les producteurs de gérer l’inventaire des fourrages et de connaître le nombre de jours restant en inventaire. Il sera aussi possible pour le producteur et son agronome de créer leurs propres tableaux de bord, selon les données qu’ils souhaitent surveiller.

Le deuxième volet comporte un carnet de champ, répertoriant les différents types de récolte. Ce dernier peut convertir la quantité de matière sèche s’y trouvant, ce qui rend possible la comparaison des rendements entre champs.

Les fourrages: une production en recherche d’améliorations

Comparativement aux autres cultures, dont le maïs et le soya, les rendements des fourrages stagnent depuis plusieurs décennies, un phénomène qui n’est pas unique au Québec. « L’enjeu des systèmes fourragers est qu’ils sont cultivés à long terme, sur un long cycle. Dans ces conditions, il est plus difficile de percevoir l’impact des pratiques de gestion sur l’amélioration des rendements ce qui freine l’adoption de meilleures pratiques. De plus, cette spécificité est amplifiée par le manque d’outils simples et rapides qui permettent de suivre l’impact des pratiques sur les performances des systèmes fourragers tel que les rendements ou la qualité des ensilages », explique Maxime Leduc.

L’absence d’outils d’aide la décision couplée à la nature des systèmes fourragers sont des freins à l’adoption de nouvelles pratiques. En effet, un changement de pratique se fera sentir sur plus d’une année et les risques financiers sont plus grands.

La capacité des entreprises à améliorer leur rendement ou la qualité de leur fourrage dépend de leur capacité à identifier les problématiques et les solutions et à évaluer l’impact de ces solutions sur l’entreprise. Pour être en mesure d’effectuer ces étapes, Il est nécessaire de mesurer différents paramètres tel que les rendements pour aider a identifier les champs problématiques ou encore calculer le coût de production.

Ces mêmes données une fois collectées par un ensemble de producteurs dans diverses conditions peuvent aider à évaluer l’impact de changement de pratiques sur les entreprises, ce qui est très difficile actuellement.

Il y a actuellement au Québec et au Canada très peu de données comme le rendement à l’échelle du champ qui sont mutualisées pour en faire profiter l’ensemble des producteurs. 

Il existe effectivement des données de référence telle que celles de la Financière agricole du Québec, mais il s’agit de données colligées sans informations sur la spécificité des champs dans lesquels la plante a été produite.

C’est à ce problème précis que s’est attaqué Maxime Leduc depuis trois ans avec l’aide des partenaires mentionnés ci-haut.   « La réponse se trouve dans l’accès et la valorisation des données déjà collectées par les producteurs, mais peu valorisées », ajoute l’agronome.

La plateforme Mon Système fourrager a représenté plusieurs défis, dont la collecte, la validation et l’analyse de l’information. Il a fallu ensuite standardiser et rendre accessible ces informations aux producteurs pour les aider dans leurs prises de décision.

Vous retrouverez éventuellement la carte ci-dessous chaque semaine dans la chronique Experts-Fourragers, carte qui illustre en temps réel l’état des rendements des fourrages au Québec. Ces données colligées seront disponibles aussi aux intervenants pour le développement du secteur des plantes fourragères.

Pour participer à cette initiative, il est possible d’entrer vos données dans la plateforme Mon Système Fourrager et cela, en moins de dix minutes. Notons que l’entrée de données est gratuite et le demeurera en tout temps. De plus, d’ici le 1er août vous aurez accès gratuitement aux tableaux de bords permettant de visualiser vos rendements fourragers. Après le mois d’août, l’accès aux tableaux de bord sera payant, à raison de 300$ par année. Pour en savoir plus, consultez la documentation.

Le développement de l’application a été rendu possible grâce au soutien financier d’Agriculture Canada, Investissements Québec et le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.