Vaches laitières : l’intelligence artificielle aidera à détecter des maladies

L'outil intégré au logiciel DSAHR sera disponible en 2024

Publié: 22 novembre 2022

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Un projet collaboratif et multidisciplinaire permettra d’utiliser l’intelligence artificielle pour aider à la détection préventive de différentes maladies métaboliques chez les vaches laitières. Les maladies métaboliques, telles que la fièvre vitulaire, l’hypocalcémie, l’acétonémie et la rétention placentaire, affectent la production, la reproduction, le bien-être et la longévité. Le développement d’un outil prédisant le risque d’occurrence de ces maladies aiderait à mettre en place les actions nécessaires et les bonnes pratiques de régie pour réduire leur incidence.

L’initiateur du projet, l’agronome Maxime Leduc, détenteur d’un PhD, travaille en collaboration avec plusieurs chercheurs de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, de l’UQAM, de l’Université Laval et de l’Université McGill. L’Association des médecins vétérinaires praticiens du Québec (AMVPQ) agit comme gestionnaire et a reçu une subvention d’Agriculture et Agroalimentaire Canada d’un million de dollars pour le développement de l’outil. 

Le projet a démarré depuis quelques mois déjà et la parution des résultats est prévue en 2024. L’outil sera intégré au logiciel DSAHR utilisé par les producteurs et leurs vétérinaires. Il sera disponible en 2024.

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Pour développer l’outil, les données de 200 prises de sang d’un précédent projet du professeur Jocelyn Dubuc de la Faculté de médecine vétérinaire seront revalorisées. De plus, 1200 autres vaches seront échantillonnées dans une cinquantaine de troupeaux. L’objectif est que l’outil intègre un ensemble de données de production, de santé, de laboratoire, métaboliques… Ensuite, l’outil pourrait utiliser toutes ces données pour présenter un modèle prédictif dans le but de prévenir le risque des maladies métaboliques. 

Importance de l’outil

En entrevue, le président de l’AMVPQ, Jean-Yves Perreault, explique que les maladies métaboliques surviennent autour du vêlage. Ce sont principalement pour ces conditions qui surviennent dans les semaines avant et dans les quatre à huit semaines après le vêlage que les médecins vétérinaires agissent en curatif. « Donc, si on arrivait avec un modèle informatif à prédire le risque de développer dans un élevage précis, en fonction des conditions de régie, des paramètres sanguins, de la démographie du troupeau, des données de production… Si on arrivait à prédire un risque de façon plus concrète, on pourrait en venir à plus facilement mettre en place, l’éleveur et le vétérinaire, des solutions préventives. Ultimement, ça va améliorer la santé et le bien-être animal, mais ça va aussi faire une utilisation plus judicieuse des médicaments. »

Jean-Yves Perreault explique que les dossiers de santé de DSAHR font en sorte que nous avons une grande quantité de données de santé pour les troupeaux québécois. Cet outil en commun fait en sorte que le Québec se distingue de ce qui se fait ailleurs dans le monde. « Un outil d’intégration comme ça, qui utilise des données de plusieurs sources, il n’y en a pas présentement. C’est vraiment de l’innovation », dit Jean-Yves Perreault.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Josée Parent

Marie-Josée Parent

Agronome et journaliste

Marie-Josée Parent couvre les productions laitière, bovine, avicole et porcine au Bulletin des agriculteurs.