
*Le semis de plantes fourragères est une pratique agricole essentielle qui peut être réalisée à deux moments clés de l’année. Le premier est au printemps, lorsque le sol est humide et que les risques de sécheresse sont faibles. Cette approche favorise un bon établissement des plantes fourragères, comme la luzerne, garantissant ainsi leur survie hivernale. Le second moment est en fin de saison, en août, pour éviter les risques de sécheresse du mois de juillet. Cette méthode permet une implantation des prairies avec une compétition moindre des mauvaises herbes. Cependant, pour assurer le succès de ces semis, il est crucial de respecter certains éléments clés.
Humidité du sol
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Il est primordial de ne jamais semer une prairie dans un sol sec. Il est donc recommandé de semer la prairie juste avant ou après une pluie abondante. Si aucune précipitation n’est prévue à long terme, il est préférable d’éviter de semer pour ne pas risquer d’avoir des problèmes de germination.
Date de semis
La date de semis est un facteur déterminant pour la réussite de l’opération. Si les fourrages sont semés trop tôt, ils seront exposés à des risques de sécheresse. Inversement, un semis trop tardif ne permettra pas à la plante fourragère de s’implanter correctement avant l’arrivée de l’hiver, augmentant ainsi les risques de mortalité hivernale. Il est donc recommandé de semer des prairies de luzerne six semaines avant la première gelée mortelle, tandis que les graminées peuvent être semées deux ou trois semaines plus tard que la luzerne. Le lotier et l’alpiste roseau, étant plus lents à s’établir, ne sont pas recommandés pour un semis en fin de saison.
Fertilité et pH
Tout comme pour le semis de printemps, il est important de veiller à ce que le pH du sol ait été corrigé si nécessaire et que les besoins en azote, phosphore et potassium (N-P-K) aient été satisfaits.
Contrôle des mauvaises herbes
Les mauvaises herbes doivent être éliminées à l’aide d’herbicides avant le semis. Il est également crucial de contrôler les repousses de céréales d’automne en post-levée avec des herbicides pour éviter la compétition. Si une infestation de mauvaises herbes survient au printemps suivant, il sera nécessaire de la contrôler avec des herbicides.
Utilisation de plantes abris
Il n’est pas recommandé d’utiliser des plantes abris pour les semis, car elles feront compétition aux plantes fourragères.
Préparation du lit de semences
Il est important de ne pas trop travailler le sol pour contrôler les mauvaises herbes et ainsi l’assécher. Il faut également veiller à avoir un bon contact sol-semence avec un sol fin et une bonne compaction du sol après le semis.
Récolte automnale
Il est préférable d’éviter de récolter les prairies semées à l’automne, car cela pourrait affecter leur survie hivernale. Si une récolte est nécessaire en raison d’un manque de fourrage, il est recommandé de la réaliser après la première gelée mortelle.
Conclusion
Le semis de plantes fourragères à la fin de l’été présente certains défis. Cependant, en suivant les bonnes pratiques, il est possible d’établir une prairie persistante et productive. En prenant en compte les conditions spécifiques de votre sol et de votre climat, ainsi qu’en adaptant vos pratiques de semis en conséquence, vous pouvez maximiser le potentiel de votre prairie et assurer une production fourragère de qualité.
*Texte réalisé en collaboration avec le Conseil québécois des plantes fourragères. Les propos exprimés dans le texte relèvent toutefois de l’auteur et n’engagent pas le CQPF.