Un séchoir à foin à énergie solaire à Compton 

Pour la qualité du foin et du fromage

Publié: 26 juillet 2024

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Vincent et Simon-Pierre discutent au-dessus d’une des quatre cellules d’entreposage du foin en vrac. L’installation permet d’avoir un foin sec de qualité et le foin sec produit de meilleurs fromages que l’ensilage.

En 2018, la Ferme Pierre Bolduc de Compton en Estrie, mieux connue sous le nom de la Fromagerie de la Station, construisait un séchoir à foin fonctionnant à l’énergie solaire.  

Un tel séchoir est intéressant puisque le foin sec permet de produire une meilleure qualité de fromage. Comparativement aux balles, le foin peut être récolté à un taux d’humidité un peu plus élevé, ce qui réduit les pertes aux champs et sauve une journée au moment de la récolte. 

Les frères Vincent et Simon-Pierre Bolduc nous font visiter les installations. Le hangar semble simple, mais c’est ingénieux à la fois. Le foin récolté entre 25 et 30% d’humidité, donc entre 70 et 75% de matière sèche, est déchargé sur le plancher de béton.  

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Un véhicule suspendu au plafond doté d’une pince, la grippe à foin, prend le foin et l’apporte dans une des quatre cellules de séchage et d’entreposage. Chaque cellule renferme le foin d’une coupe. Le fond de chaque cellule est grillagé pour permettre le passage de l’air. 

Le principe du séchoir à air à énergie solaire est que l’air provient de l’entretoit. La tôle réchauffe l’air. Cet air chaud est poussé sous le foin dans les cellules. 

« Quand on réchauffe l’air, c’est qu’on augmente sa capacité de captation de l’humidité. C’est ça qui est vraiment intéressant. Ce n’est pas la chaleur qui sèche, mais la capacité d’absorption de l’humidité », explique Vincent Bolduc. 

Le remplissage des cellules est d’une grande importance. Le foin doit être réparti de façon uniforme pour s’assurer que l’air chaud soit bien distribué. C’est pourquoi, des lignes rouges ont été placées le long des murs, car dans le véhicule, la perception de la hauteur du foin n’est pas bonne. C’est très important en début de remplissage.  

Pour vérifier la qualité de séchage, Vincent Bolduc descend par des échelles dans les cellules et marche sur le foin. Il peut ainsi voir s’il y a un problème avec le séchage. 

À la fin de l’été, l’objectif est que toutes les cellules soient pleines jusqu’au plafond. Cela permettra de nourrir le troupeau de 145 vaches durant toute l’année. 

Le hangar renferme l’équivalent de 3000 grosses balles. Il a coûté 850 000$ en 2018. « C’est vraiment au niveau qualitatif qu’on va payer un investissement comme ça », explique Vincent Bolduc. 

Petite anecdote : les enfants des trois frères qui ont entre 8 et 4 ans ont commencé à sauter dans le foin cette année. Le hangar à foin est donc un terrain de jeu pour les petits et les grands. 

Des lignes dans la cellule permet à l’opérateur du véhicule de chargement de savoir la hauteur du foin entreposé. Un échelle permet de descendre dans la cellule et d’inspecter le processus de séchage du foin. photo: Yvon Thérien
Quatre cellules permettent d’entreposer le foin sec. Le rail au plafond permet le déplacement du véhicule de chargement et déchargement du foin. La porte blanche au fond est l’accès à l’étable laitière. photo: Yvon Thérien
Lors de la construction. Le fond de chaque cellule est grillagé pour permettre le passage de l’air. 

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Josée Parent

Marie-Josée Parent

Agronome et journaliste

Marie-Josée Parent couvre les productions laitière, bovine, avicole et porcine au Bulletin des agriculteurs.