Les technos qui changent l’élevage de volaille

Publié: 18 décembre 2024

Hubert Desharnais aime beaucoup la ventilation hybride dans son nouveau poulailler un étage.

En 2024, Le Bulletin a visité le nouveau poulailler de la Ferme Gilles Desharnais de Saint-Christophe-d’Arthabaska intégrant plusieurs technologies innovantes. PHOTOREPORTAGE

Hubert Desharnais est fier de son nouveau poulailler et deux ans après l’entrée en fonction, il apprécie toutes les fonctionnalités choisies. S’il devait lui attribuer une note sur 10, ce serait 9, mais s’il devait reconstruire son poulailler, il choisirait le même modèle.

Ce qu’il aime le plus, c’est la ventilation du bâtiment. Le poulailler est construit en béton, alors que la plupart des poulaillers du Québec sont en bois. « C’est une bâtisse très étanche », explique-t-il. Et puisqu’elle est étanche, la ventilation est facile. Le poulailler un étage est en ventilation hybride : transversale et tunnel.

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En ventilation transversale, l’air entre sous les corniches le long du poulailler, passe par l’entretoit et pénètre à l’intérieur du poulailler par des entrées d’air au plafond. L’air ressort par des ventilateurs latéraux dont le panneau s’ouvre ou se referment automatiquement. Lorsqu’il fait chaud en été et que les oiseaux atteignent un certain poids, la ventilation passe graduellement à une ventilation tunnel.

À une extrémité du poulailler, l’air entre par des murs d’eau placés de chaque côté du bâtiment. « C’est comme un radiateur d’auto », explique Hubert Desharnais. L’eau refroidit des plaquettes entre lesquelles l’air entre dans le bâtiment. L’air est ainsi refroidi. Puis, des ventilateurs à l’autre extrémité du poulailler aspirent l’air vers l’extérieur.

Le chauffage est aux granules avec deux unités dans le poulailler, ce qui permet de ne faire fonctionner qu’une partie du poulailler, au besoin. C’est le cas notamment lors du démarrage d’un lot. L’unité de chauffage étant à l’extérieur du poulailler, il n’y a pas besoin de ventiler pour expulser les gaz produits par la combustion qu’on retrouve habituellement dans les chauffages au propane à l’intérieur du poulailler.

Il en résulte une économie de chauffage et une meilleure qualité de l’air. L’air réchauffé par les granules est distribué par des ballons au plafond. Si la température est plus élevée que la consigne, le chauffage aux granules ne fonctionne pas, mais la recirculation d’air fonctionne toujours. Il y a aussi 16 sondes de température.

Un chauffage d’appoint au plafond permet d’apporter du chauffage supplémentaire si la température baisse de 0,5 degrés sous la consigne dans une des zones. Encore une fois, l’homogénéité est importante. Tous ces systèmes démarrent automatiquement et de façon graduelle. « Quand il fait chaud, on a beaucoup de plages de ventilation. C’est versatile », explique Hubert Desharnais. Le bâtiment en béton un étage avec son système de ventilation hybride est aussi mieux adapté au climat de plus en plus chaud. Il est donc au goût du jour et prêt pour affronter les changements climatiques.

Voici une visite en photos du nouveau poulailler.

En été, l’air entre par des murs d’eau qui refroidissent l’air. Cela permet d’abaisser la température durant les périodes de canicule. On remarque à gauche, l’entrée principale des travailleurs qui se trouve au centre du bâtiment, ce qui est rare au Québec et qui permet l’ajout d’une entrée danoise et d’une toilette.

Le mur d’eau fonctionne comme un radiateur de voiture. L’eau refroidit des plaquettes entre lesquelles l’air entre dans le bâtiment. L’air est ainsi refroidi.

Voici la vue d’un des deux murs d’eau par l’intérieur. Il ne fonctionne que l’été en fonction de la consigne de température. Le ventilateur ouvert à droite fonctionne lors de la ventilation transversale. L’air entre alors sous les corniches extérieures le long du mur et ressort par les entrées d’air au plafond. Le ballon au plafond permet de distribuer l’air réchauffé par le chauffage aux granules ou encore de recirculer l’air. Il fonctionne tout le temps, explique Hubert Desharnais.

Selon la consigne, lorsqu’il fait chaud et que l’air entre par les murs d’eau, l’air ressort à l’autre bout du poulailler par ces gros ventilateurs. Nous sommes alors en ventilation tunnel.

Quatre rangées de luminaires transversales ont été installées pour avoir une uniformité dans l’éclairage. Il n’y a pas d’ombrage nulle part.

Le contrôleur est branché à des alarmes qui fonctionnent par internet par cellulaire. Si l’internet fait défaut, le cellulaire prend le relai.

L’autre poulailler est aussi réchauffé aux granules, mais avec aussi des panneaux noirs dans les entrées d’air pour préchauffer l’air.  

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Josée Parent

Marie-Josée Parent

Agronome et journaliste

Marie-Josée Parent couvre les productions laitière, bovine, avicole et porcine au Bulletin des agriculteurs.