Paris (France), 12 juillet 2002 – La recherche sur les 0GM semble relancée en France, avec l’autorisation donnée par le ministère de l’Agriculture de huit nouveaux essais, alors qu’un programme scientifique privé étudie grandeur nature la traçabilité d’un maïs transgénique autorisé.
Le ministère s’est contenté de signaler sur son site internet cette semaine que huit nouveaux essais de cultures OGM en plein champ avaient été autorisés le 4 juillet pour les sociétés Biogemma, Bayer Cropscience France, Pioneer génétique et AGPM Technique.
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La Confédération paysanne a demandé « la suspension immédiate de ces autorisations » ainsi que « l’interdiction de toute essai et culture d’OGM en plein air ». Le syndicat de José Bové, qui s’est signalé par la passé par l’arrachage de plants de maïs transgénique, a mis en avant dans un communiqué « les risques de pollution génétique induits par la dissémination vers les cultures traditionnelles ».
On apprenait également vendredi que des variétés de maïs OGM, déjà autorisées à la culture, avaient été plantées en mai, également en plein champ, dans trois régions françaises dans le cadre d’un programme de recherche privé.
Baptisé « programme opérationnel d’évaluation des cultures issues des biotechnologies », ce projet est piloté par un comité scientifique dirigé par Daniel Bloc, directeur de Maiz’Europ, qui regroupe les producteurs de maïs et les entreprises de semences, coopératives et fabricants (Monsanto, Limagrain, Novartis, etc.).
Le ministère de l’Agriculture a reconnu avoir été informé de ce projet privé dans lequel il n’est pas partie prenante.
« Jusqu’à présent des études ont été menées en laboratoire et en serre, mais pas en grandeur nature. Nous allons étudier la traçabilité des cultures de maïs OGM dans des conditions naturelles contrôlées, du champ au silo », a expliqué à l’AFP M. Bloc.
Devant le refus des consommateurs relayé par la grande distribution, les agriculteurs français ont renoncé jusqu’à maintenant à produire du maïs transgénique, bien que plusieurs variétés soient autorisées à la culture par l’Union européenne.
Ce programme, qui se déroule depuis mai dans le Puy de Dôme, le Gers et la Gironde, doit permettre d’analyser les conditions d’une possible coexistence entre maïs transgénique et maïs traditionnel.
Le programme a reçu l’appui scientifique de l’INRA. « C’est la première fois à cette échelle qu’on réalise une étude de ce genre », reconnaît Yvette Dattée, directeur de recherche à l’INRA.
Cette scientifique affirme que « les résultats de cette étude méthodologique seront rendus publics, quels qu’ils soient » et qu’elle doit être reconduite en 2003 et 2004.
En 1999, plusieurs pays européens, dont la France, ont décidé d’appliquer un moratoire sur toute nouvelle autorisation de commercialiser des OGM en Europe. Si les Etats-Unis, l’Argentine et le Canada sont aujourd’hui les plus importants producteurs de plantes transgéniques, l’Union européenne continue de résister. Seule l’Espagne cultive du maïs transgénique (environ 5% de sa production totale).
Source : AFP
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Confédération paysanne
http://www.confederationpaysanne.fr/
Institut national de la recherche agronomique (INRA)
http://www.corse.inra.fr/
Limagrain
http://www.limagrain.com/
Monsanto
http://www.monsanto.com/
Novartis
http://www.novartis.ca/