Une nouveauté a soulevé un vif intérêt au dernier Rendez-vous végétal, qui s’est tenu le 12 février à Saint-Hyacinthe. Les organisateurs ont présenté quatre courtes vidéos où des producteurs font état d’un de leurs «bons coups au champ».
C’est ainsi que Pierre-Luc Barré, de la Ferme Yves Barré Inc., a décrit la grande satisfaction qu’il retire de l’aménagement d’une bande riveraine le long de 15 des 700 acres en culture. Le producteur de Saint-Damase explique que cette bande a permis de régler un grave problème d’érosion printanière. Des analyses d’eau ont démontré une baisse considérable des pertes de phosphore. «En tant d’agriculteurs, on veut juste bien faire les choses et en 2020, je crois qu’on le fait bien», a conclu Pierre-Luc Barré.
De son côté, Paul Caplette, producteur bien connu de Saint-Robert, près de Sorel et chroniqueur du Bulletin Express, estime que le meilleur coup qu’ont réussi son frère et lui est d’avoir développé une ferme «équilibrée». Le coproprétaire des Céréales Bellevue Inc. indique qu’ils sont parvenus à réduire leur utilisation des ressources. Par exemple, au fil des ans, ils ont diminué de façon marquée leur consommation de carburants fossiles. Ils ont réussi à allonger la durée de vie de leur machinerie. Ils ont accru la productivité de leur champ avec moins d’intrants. Tout cela, en réduisant l’emploi des pesticides et leurs émissions de gaz à effet de serre. «Comme agriculteur, je me dis que j’ai fait tout un bout de chemin au niveau de mes actions quotidiennes», lance le producteur.
Pier-Luc Hervieux, de la Ferme Ferdinand Hervieux Inc., se réjouit particulièrement de l’installation d’un biofiltre sur son entreprise. Il s’agit d’un système qui permet de dégrader les résidus de pesticides lors du rinçage du pulvérisateur. Le système est constitué d’un réceptacle rempli d’un mélange de paille, de terre et de terreau. Des bactéries dégradent les pesticides contenues dans les eaux usées qu’on y fait circuler. Le producteur de Lanoraie explique que les rinçages sont fréquents en production maraîchère et que le biofiltre simplifie énormément le travail. «J’aimerais qu’un jour il y ait au moins un biofiltre par rang, exploité par un seul ou plusieurs producteurs», a exprimé Pier-Luc Hervieux.
Pour sa part, Martin Goyet, de la Ferme MVG Inc., multiplie les parcelles d’essai réalisées en partenariat avec des fournisseurs d’intrants ou d’équipements. Le producteur de pommes de terre de Saint-Thomas-de-Joliette en aménage pas moins de 150 à 200 chaque année. Ces parcelles visent à maximiser le rendement sans augmentation des coûts et sans effet négatif sur l’environnement. «On peut avancer de 150 à 200 ans dans une saison», lance-t-il. «Même si elles sont privées, ajoute-t-il, ces recherches finiront par profiter à tous.» «On a un peuple à nourrir et il est exigeant», conclut le producteur.