Les pâturages, les champions en captation de carbone

Publié: 7 juin 2022

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Les pâturages, les champions en captation de carbone

Les meilleurs moyens de capter le carbone en agriculture ont souvent été vus comme passant par le semis direct et les cultures de couverture.

Des études commencent à montrer que les pâturages de vivaces, où le sol est rarement perturbé et recouvert en permanence, seraient les meilleures stratégies pour capter le carbone dans le sol à long terme.

« Notre meilleure et peut-être la seule opportunité d’aider vraiment à atténuer les changements climatiques par le biais de nos sols est avec les prairies utilisées à des fins de pâturage », a déclaré Randy Jackson, professeur d’agronomie à l’Université du Wisconsin et membre du projet américain Grasslands 2.0 faisant la promotion de pratiques agricoles pérennes. Le chercheur a toutefois mentionné qu’il est aussi important de comprendre le fonctionnement de la captation de carbone et une bonne gestion de pâturage.

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Une des stratégies privilégiées table sur le pâturage rotatif intensif dans lequel les vaches sont déplacées entre différents pâturages à intervalle régulier de quelques jours.

Une étude à long terme compare d’ailleurs ce système et d’autres types de cultures céréales en relevant le niveau de carbone dans le sol. Entre 1989 et 2009, toutes les parcelles ont perdu du carbone, sauf celles où les vaches paissent. Ces parcelles contenaient également plus d’un type de carbone qui permettent de lier les minéraux dans les couches de sol plus profondes, facilitant son stockage à long terme.

M. Jackson note cependant qu’il peut y avoir une limite à la quantité de carbone pouvant être stockée dans ces couches plus profondes, car il n’y a qu’un nombre limité de minéraux dans le sol. Mais les scientifiques du sol débattent encore sur le sujet qui est encore relativement nouveau.

Bien que moins efficace en captation de carbone, les cultures de couverture ont démontré leur efficacité sur d’autres points, dont le ruissellement et l’érosion des sols, en plus de mieux utiliser l’azote présent dans le sol. Certaines cultures de couverture agissent également comme engrais naturel, permettant aux agriculteurs d’appliquer moins d’azote synthétique. Mais les racines des plantes de couverture stimulent l’activité microbienne en profondeur dans le sol et cela conduit au cycle du carbone : les microbes mangent le carbone fourni par les plantes puis l’expirent, le renvoyant dans l’atmosphère.

Un autre conférencier, Mike Castellano, professeur d’agronomie à l’Iowa State University, a décrit une vaste étude qu’il dirige et qui recueille des données sur l’utilisation d’engrais synthétiques auprès de centaines d’agriculteurs de la Corn Belt.

L’objectif est d’utiliser ces données pour déterminer les niveaux d’apport d’azote précis nécessaires pour différents types de champs, ce qui aiderait les agriculteurs à utiliser moins d’engrais et à éviter une application excessive. Cela contribuerait à réduire les émissions de gaz à effet de serre et le ruissellement d’azote qui pollue les cours d’eau. « Ce serait un point tournant », a-t-il déclaré.

Source: Successful Farming

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