Quel est le bilan pour les parcelles de maïs-grain pour 2021? Après bien des inquiétudes et de scepticisme, les résultats ont agréablement surpris du côté du Réseau des grandes cultures du Québec (RGCQ). Le rendement a été au rendez-vous, tout comme la qualité. « On ne s’attendait pas à ça cette année: la qualité du grain est bon avec un poids spécifique supérieur à ce qu’on a observé l’an dernier », résume Julie Durand qui ajoute que les grains n’ont pas été affectés par la sécheresse à la récolte. Dans leurs observations, les grains n’ont pas affiché de dommage.
L’élément ayant retenu le plus l’attention cette année est en effet la sécheresse qui a pesé tout le long de la saison de récolte, amenant des interrogations sur les impacts possibles sur le rendement. Il semble que malgré un printemps froid et sec, les phases importantes du maïs, comme la pollinisation et le remplissage des grains, aient eu lieu à des moments où les plants avaient accès à suffisamment d’eau.
La sécheresse a ensuite joué en faveur des plants « qui ont séché naturellement sur place », note Mme Durand. L’automne chaud et sec a favorisé un assèchement des grains avec un taux d’humidité très faible, en moyenne de 19%. Et contrairement à 2020, aucun gel hâtif n’a joué les troubles fête. En fait, le gel automnal a été exceptionnellement tardif cette année, une première pour l’agronome de 30 ans d’expérience.
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Le gel du 25 mai a semblé affecter certains producteurs, ce qui n’a pas été le cas des essais du RGCQ. Les différents hybrides de cette année ont été semés entre le 11 et le 17 mai, tandis que les récoltes ont été faites du 13 au 29 octobre. « Notre maïs n’était pas assez développé au moment du gel. Le printemps a été froid et le point de croissance se trouvait encore dans le sol à ce moment là. Le gel affecte le maïs quand il en est à quatre à cinq feuilles de développement. »
Les plants ont également été exempts de maladies. Les conditions sèches ont aidé à réduire la pression des maladies foliaires qu’on peut observer dans les feuilles. Quant à la chrysomèle, son effet n’est pas évalué au RGCQ mais aucune verse racinaire ou des tiges n’a été noté. La fusariose a également été absente cette année.
En résumé, il semble que le maïs ait démontré une résistance plus grande que prévu à la sécheresse, indique Mme Durand. Une approche prudente est cependant de mise en regard avec les changements climatiques qui créent des conditions très hétérogènes d’une région à l’autre, et même à l’intérieur d’une même région. C’est le cas dans le choix des hybrides, la diversité des variétés dans les champs et les pratiques culturales. « Tous ces facteurs incitent à la prudence. Est-ce que ça vaut la peine des prendre des risques qu’on pourrait payer cher ensuite? »
Les résultats des essais peuvent être consultés en ligne à l’adresse suivante:GuideRGCQ.ca