Depuis, la fin août, le nombre de fermes et de porcs chinois touchés par la peste porcine africaine ne cesse de croître. Un troupeau de sangliers a aussi été touché par la maladie en Belgique.
« Ça nous préoccupe parce qu’on importe beaucoup de produits de la Chine comme des ingrédients et des équipements de ferme », explique le coordonnateur de l’Équipe québécoise de santé porcine, Martin Pelletier. « Il y a un risque de contamination croisée. »
Il rappelle que, dans le cas de la diarrhée épidémique porcine (DEP), l’industrie porcine a soupçonné l’entrée de la maladie aux États-Unis en 2014 par l’importation de sous-produits utilisés en alimentation animale.
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De plus, il y a aussi un risque du côté des visiteurs chinois qui rapporteraient illégalement des produits de porc chinois.
On ne la veut pas!
« La peste porcine africaine, c’est une maladie à déclaration obligatoire au même titre que les maladies comme la fièvre aphteuse, explique Martin Pelletier. C’est une maladie qu’on ne veut pas! »
Le Canada n’a jamais connu d’épisode de peste porcine africaine. Seul un épisode de peste porcine classique a eu lieu en 1963.
En guise de prévention, l’EQSP a envoyé des messages à l’industrie pour expliquer les facteurs de risques. « Ça revient toujours au même : biosécurité et bon contrôle des frontières », dit Martin Pelletier. La biosécurité est donc la responsabilité des éleveurs, alors que le contrôle des frontières est la responsabilité du gouvernement canadien.
Pas de traitement
Il n’y a pas de traitement ni de vaccin contre la peste porcine africaine. « Chez le porc domestique, ça peut causer entre 90 et 100% de mortalité, dit Martin Pelletier. C’est très contagieux. Ce qui veut dire qu’une fois au pays, on ne pourra plus exporter. » Le Canada exporte environ 60% de sa production porcine.
Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA)
Le vétérinaire en chef du Canada, Jaspinder Komal, explique dans un communiqué qu’il est engagé à protéger la santé des animaux au Canada et que son équipe surveille les éclosions de peste porcine africaine en Chine et Enrope.
«L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a des contrôles réglementaires à l’importation rigoureux afin de prévenir l’introduction au Canada d’animaux et de leurs produits ou sous-produits en provenance de pays où des maladies préoccupantes ont été signalées. L’ACIA travaille en étroite collaboration avec l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) pour réduire le risque d’introduction de ces maladies au Canada. Nous appliquons ces règles aussi avec les voyageurs à la frontière et nous avons mis en place des avis de surveillance à la frontière pour arrêter les expéditions de porc frais et d’autres produits porcins crus et non transformés lorsqu’il y a de nouvelles éclosions.»
Il a joute que l’ACIA évalue si des mesures supplémentaires seront mises en place pour prévenir l’introduction de la maladie.
«Chacun a un rôle à jouer dans la réduction des risques associés aux maladies animales et j’encourage surtout l’industrie porcine du Canada, ainsi que les voyageurs canadiens, à maintenir un haut niveau de vigilance pour prévenir les maladies animales», dit-il.
Quelques faits sur la peste porcine africaine
- La peste porcine africaine (PPA) est une maladie virale grave du porc qui peut provoquer de la fièvre, des hémorragies internes et des taux de mortalité élevés. Elle est très contagieuse et peut se propager rapidement par contact direct ou indirect avec des porcs ou des produits porcins infectés.
- Il s’agit d’une maladie à déclaration obligatoire au Canada
- Rien ne prouve que le virus de la PPA puisse infecter les humains, et il n’est pas considéré comme un risque pour la salubrité des aliments.
- Les signes cliniques de la PPA varient de légers à graves et peuvent apparaître soudainement ou causer une maladie chronique. La maladie ressemble beaucoup à la peste porcine classique.
- La maladie est présente en Afrique, en Asie et dans certains pays européens, ainsi qu’au Brésil, à Cuba, en Haïti et en République dominicaine.
- La PPA peut se propager directement entre les porcs malades et ceux en santé. Le virus persiste également dans les tissus organiques des animaux après la mort. L’une des principales sources de transmission de la PPA d’un pays à l’autre est par l’entremise de personnes qui nourrissent des porcs avec des restes de nourriture infectés par le virus et non cuits.
- On soupçonne la présence de la PPA d’après les signes cliniques observés et d’après le haut taux de mortalité dans les troupeaux. Les propriétaires de porcs devraient signaler tout décès suspect à leur vétérinaire.
- Il n’existe ni traitement, ni vaccin contre la peste porcine africaine.
- L’ACIA impose des exigences réglementaires rigoureuses qui s’appliquent aux animaux, aux matériaux génétiques et aux produits animaux importés de pays que le Canada ne reconnaît pas officiellement indemne de la PPA. C’est l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) ou l’ACIA qui se charge de faire respecter ces exigences grâce aux inspections effectuées aux points d’entrée.
- La stratégie d’intervention d’urgence du Canada en cas d’éclosion de PPA serait d’éradiquer la maladie et de rétablir le plus rapidement possible le statut sanitaire du Canada comme pays exempt de PPA.
- Source : ACIA (Peste porcine africaine – fiche de renseignements)
Conseil canadien du porc
De son côté, le Conseil canadien du porc a dédié une page internet à cette maladie. Une autre page permet de télécharger un document rappelant les mesures de biosécurité.