Les éleveurs laitiers canadiens sont présents cette semaine au World Dairy Expo, du 1er au 4 octobre 2024 à Madison au Wisconsin, malgré l’épidémie d’influenza aviaire qui sévit aux États-Unis depuis mars dernier. Jusqu’à ce jour, 239 cas ont été confirmés dans 14 états. Aucun cas n’a encore été rapporté au Canada. Les participants canadiens et américains doivent respecter des règles strictes pour y participer.
Les producteurs eux-mêmes ne veulent pas prendre de chance. Sur Facebook, plusieurs éleveurs ont dit participé à l’exposition. Pierre Boulet de Montmagny (préfixe Pierstein) dit avoir amené sept animaux de race Ayrshire, Jersey et Holstein. Il explique qu’il a travaillé avec son vétérinaire qui a procédé au testage de tous ses animaux avant de partir. Au retour, ils seront testés de nouveaux, mis en quarantaine, puis testés à nouveau.
Avec toutes les mesures en place, il se dit confiant. « Mon vet m’a dit : “Pierre, je ne peux pas te dire à 100% qu’il n’arrivera rien, mais je peux te dire qu’avec toutes les précautions qu’on prend, normalement, il n’y a quasiment aucune chance qu’il arrive de quoi.” C’est pour ça qu’ils veulent les mettre en isolement dans le cas où il arriverait de quoi », raconte Pierre Boulet.
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Il ajoute avoir parlé avec plusieurs éleveurs qui participent à l’exposition et il affirme que tous collaborent au respect des règles de biosécurité.
« Il n’y en a pas un qui veut être coupable d’avoir amené de quoi au Canada », dit Pierre Boulet.
Le principal mode de transmission de l’influenza aviaire est par le lait et le système de traite est un mode potentiel de contamination. Pierre Boulet explique que les éleveurs utilisent maintenant leur propre trayeuse.
« Nous autres, on a notre pompe à lait, dit-il. Il y avait des années où il y en avait qui allaient au salon de traite. Eh bien, cette année, il n’y a pas un Québécois qui va aller au salon de traite. »
Pierre Boulet ajoute que ce ne sont pas que les éleveurs canadiens qui doivent tester avant l’exposition. « Tous ceux qui vont sur le terrain vont se faire tester, explique-t-il. C’est obligatoire. S’ils ne sont pas testés, ils ne peuvent pas rentrer. »
Les éleveurs qui participent aux expositions et font du commerce d’animaux n’ont pas avantage à esquiver les règles.
« Parce que c’est tous nos revenus. On ne peut pas prendre de chance avec ça, pantoute. C’est tous nos revenus directs. Moi, je fais des encans de ferme et je vends des vaches à la journée longue. Comme on dit : si je mets le feu, ça n’ira pas bien. »
Les propos de Pierre Boulet ont de quoi rassurer sur le sérieux des mesures de sécurité et de leurs applications. Du côté de l’Association des vétérinaires praticiens du Québec, son président, Jean-Yves Perreault, dit que les consignes concernant l’influenza aviaire sont très claires et mises à jour à toutes les semaines.
Moins d’éleveurs canadiens
Dans un courriel, le World Dairy Expo nous explique que des éleveurs canadiens sont présents cette année. Toutefois, en regardant les chiffres, on remarque une baisse importante, soit 167 animaux cette année comparativement à 244 en 2023, et 33 exposants comparativement à 55 en 2023. Il y a aussi moins de provinces représentées, quatre (Ontario, Québec, Colombie-Britannique, Saskatchewan), contre cinq l’an dernier. Le Nouveau-Brunswick n’y est pas représenté cette année.
L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) déconseille d’amener des animaux à des expositions aux États-Unis en raison des risques d’introduction de l’influenza aviaire chez les bovins canadiens. C’est pourquoi l’ACIA a élaboré des règles pour les éleveurs qui souhaiteraient tout de même y participer.
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