Montréal (Québec), 26 juin 2003 – L’atonie de l’économie américaine, l’appréciation du dollar, la hausse des prix de l’énergie et des facteurs particuliers, comme l’épidémie atypique (SARS) et la maladie de la vache folle (BSE) ont eu un impact sur les perspectives de croissance économique pour l’année en cours, soutient un rapport économique publié par BMO Groupe financier. Le taux de croissance sera donc moins élevé en 2003 qu’en 2002 dans la plupart des régions du pays, peut-on lire dans les Perspectives régionales canadiennes.
Les économistes de BMO prévoient que le rythme de croissance del’économie canadienne devrait s’accélérer au cours du deuxième semestre de2003 et se poursuivre en 2004, alors qu’une vigoureuse reprise économiques’amorcera aux États-Unis. Selon les prévisionnistes de BMO Groupe financier, la croissance économique canadienne devrait s’affaiblir, pour s’établir à 2,2 % en 2003, comparativement à 3,3 % en 2002, avant de s’accélérer de nouveau, pour atteindre 3,3 % en 2004.
« Après avoir enregistré un taux de croissance supérieur à celui des Etats-Unis au cours des quatre dernières années, on s’attend à ce quel’économie canadienne progresse plus lentement que celle de nos voisins du Sudcette année et l’an prochain, a indiqué Rick Egelton, économiste en chefdélégué, BMO Groupe financier. Ce revirement de situation s’explique en grandepartie par une chute de compétitivité attribuable à l’augmentation brusque dela valeur du dollar canadien. » Selon les économistes de BMO, le dollarcanadien devrait demeurer sensiblement à son niveau actuel pour la période deprévision.
Le taux de chômage national devrait demeurer autour de 7,5 % pour lapériode de prévision. Compte tenu du ralentissement économique, la Banque duCanada ne devrait pas bouger, et les taux devraient demeurer à leur niveauactuel jusqu’au début de 2004, bien qu’il y ait un risque latent de réductionde taux si les indicateurs économiques demeurent faibles au cours desprochains mois. En raison de la croissance plus vigoureuse prévue pour 2004,les taux d’intérêt à court terme devraient atteindre 4 %, d’après leséconomistes de BMO.
Selon les Perspectives régionales canadiennes, c’est la Saskatchewan quiconnaîtra la plus forte croissance au pays cette année, après avoir subi deuxannées de sécheresse. Bien que la Colombie-Britannique soit la province quidevrait enregistrer le plus faible taux de croissance en 2003, le rapport faitmention de sa faculté de reprise face aux droits compensatoires imposés sur lebois d’oeuvre exporté aux Etats-Unis, aux compressions gouvernementales, àl’impact négatif de l’appréciation du dollar et aux craintes que suscitel’insécurité dans le monde dans le secteur du tourisme.
Les économies du Québec et de l’Ontario, dont les secteurs manufacturiersdépendent largement des échanges commerciaux, subissent, elles aussi, lescontrecoups de la forte appréciation du dollar et de la stagnation du marchéaméricain. De plus, selon les économistes de BMO, en Ontario, l’épidémie depneumonie atypique aura entraîné une baisse du taux de croissance économiquede l’ordre d’un demi-point cette année.
Dans la région de l’Atlantique, la province de Terre-Neuve et du Labradorse démarque par une forte performance économique cette année, stimulée parl’essor de sa production pétrolière et les sommes initiales qui ont étéinvesties dans le projet de Voisey’s Bay.
Pour ce qui est de la Nouvelle-Ecosse, province qui avait enregistré uneforte performance en 2002, son taux de croissance devrait être sensiblementcomparable à la moyenne nationale cette année grâce à l’effervescence de sonsecteur résidentiel. L’an dernier, la croissance avait été stimulée par desinvestissements substantiels dans la modernisation d’une plate-forme de forageet dans les secteurs de la fabrication de pneus et la transformation dupoisson. Cette année, cependant, les résultats décevants des travauxd’exploration de gaz naturel en mer et l’atonie des secteurs manufacturier ettouristique freineront le rythme d’expansion de la province.
De la même façon, l’Ile-du-Prince-Edouard a perdu de son dynamisme cetteannée, après avoir vu sa performance s’améliorer sensiblement en 2002 à lasuite de la reprise des récoltes de pommes de terre et de la transformationdes aliments. La province est également aux prises avec un ralentissement auchapitre de la création d’emploi et à un revirement de situation dans lesecteur du tourisme.
Pour sa part, le Nouveau-Brunswick devrait connaître une croissancesupérieure à la moyenne canadienne cette année alors que la vigueur du secteurde la construction résidentielle compensera la faiblesse des dépenses deconsommation et des marchés d’exportation de la province.
Bien que le Trésor de l’Alberta profite de prix énergétiques plus élevésque prévu, le rythme de croissance économique de la province devrait demeurerrelativement lent en 2003. Dans le secteur de l’énergie, la production de gaznaturel et de pétrole brut léger classique est en baisse et les entreprisesmettent l’accent sur la restructuration de leur bilan. L’économie de l’Albertasubira aussi les plus importantes répercussions de la crise de la vache folle(EBS), mais sa croissance devrait se réaccélérer en 2003 lorsque desinvestissements plus massifs dans le secteur de l’énergie se concrétiserontenfin.
En dépit d’un ralentissement dans le nombre d’emplois créés, le rythme decroissance de l’économie du Manitoba devrait être comparable à celui du restedu Canada. Le dynamisme des secteurs de la construction résidentielle et nonrésidentielle et la reprise amorcée dans le secteur manufacturier ont un effetcompensateur sur la faiblesse des dépenses des ménages.
Les perspectives régionales de BMO Groupe financier sont basées sur uneprojection selon laquelle l’économie des Etats-Unis croîtra de 2,4 % cetteannée et de 4,1 % en 2004. On s’attend à une diminution des prix du pétrolepar rapport à leur niveau actuel, alors que le prix moyen du baril du WestTexas Intermediate devrait s’établir à 27,50 $ US en 2003 et à 23 $ US en2004. Le prix du gaz naturel devrait augmenter pour s’établir à 4,70 $ US lemmbtu, en moyenne, ce qui constitue une hausse de plus de 2 $ US par rapport àl’an dernier. Les prix d’autres produits de base, tels que le bois d’oeuvre,le papier journal et les métaux, devraient vraisemblablement augmenter parrapport à leur niveau actuel lorsque le rythme de croissance de l’économiemondiale s’accélérera.
Perspectives régionales canadiennes en bref (Sauf indication contraire, tous les chiffres représentent des variations en pourcentage.) ——————————————————- Croissance réelle Taux de chômage ——————————————————- 2001 2002 2003 2004 2001 2002 2003 2004 ————————————————————————- Terre-Neuve et Labrador 1,3 13,4 4,7 2,5 16,1 16,9 17,0 16,1 ————————————————————————- Ile-du-Prince- Edouard 0,0 5,6 2,0 3,0 11,9 12,1 12,2 11,8 ————————————————————————- Nouvelle-Ecosse 2,5 3,8 2,1 2,8 9,8 9,7 9,1 9,0 ————————————————————————- Nouveau-Brunswick 1,0 3,3 2,6 3,1 11,2 10,4 10,1 9,7 ————————————————————————- Québec 1,1 4,3 2,3 3,3 8,7 8,6 8,6 8,3 ————————————————————————- Ontario 1,5 3,9 2,0 3,2 6,3 7,1 7,0 6,9 ————————————————————————- Manitoba 1,4 2,4 2,4 3,1 5,0 5,2 4,8 4,8 ————————————————————————- Saskatchewan (1,3) (1,4) 5,2 2,9 5,8 5,7 5,4 5,2 ————————————————————————- Alberta 2,3 1,7 2,5 4,0 4,6 5,3 5,4 5,2 ————————————————————————- Colombie- Britannique (0,2) 1,8 1,5 3,1 7,7 8,5 8,3 8,3 ————————————————————————- Canada 1,9 3,3 2,2 3,3 7,2 7,6 7,5 7.4 ————————————————————————-
La Direction des études économiques de BMO Groupe financier produit sesPerspectives régionales canadiennes deux fois par année, au printemps et àl’automne. Dans l’intervalle, elle met à jour les tableaux des prévisionsprovinciales pour tenir compte de l’évolution de la situation. Le textecomplet du dernier rapport peut être téléchargé depuis le site de la Directiondes études économiques de BMO Groupe financier.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Banque de Montréal
http://www.bmo.com/francais/index.html
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